Est-ce qu’on l’attendait vraiment ce second album de Panchiko ? Est ce qu’on en avait vraiment envie ? C’est la question que l’on peut se poser après plusieurs écoutes de ce Gingko et de ses 13 titres… Pourquoi ? On s’y penche plus loin avec un peu plus de précisions.
Petit rappel des faits : Panchiko était un groupe anglais oublié, auteur d’un unique EP perdu sur le net. Après quelques années de recherche, l’improbable se produit, et relance le groupe dans son line up quasi original. L’EP en question est réédité, puis un vrai nouvel album arrive, les morceaux sont fantastiques, tout va bien dans le meilleur des mondes. Et puis la suite s’annonce.
On ne peut pas vraiment s’en étonner… Qui n’aurait pas voulu profiter de cet élan pour aller plus loin ? Explorer des choses ? S’offrir la carrière manquée des années passées, rattraper le temps perdu. La volonté de poursuivre paraissait évidente, et les premiers singles semblaient aller dans ce sens. C’était raccord et cohérent avec ce qui avait été posé auparavant avec tant de magie. Parfois, c’était même quelque peu surprenant comme ce titre en feat avec le rappeur Billy Woods (Shandy In The Graveyard). On se sentait en confiance, plongé dans une certaine nostalgie des années 90/2000. Et puis voilà, l’album sort.
Aujourd’hui, on ne sait plus trop bien où on en est. Parce que ce n’est pas que ce soit particulièrement mauvais, mais ce n’est pas non plus particulièrement bon. C’est un peu long déjà, 13 titres au lieu des 8 du précédent. Si les trois premiers titres semblent conserver la magie passée, rien ne semble sortir du lot après, ou si peu (Lifestyle Trainers, Mac's Omelette, Subtitles). Les morceaux sont trop minimalistes, presque un peu chiches, sans grande accroche mélodique, sans gimmick. On traverse l’album sans vraiment retenir grand chose, ni joie, ni réelle déception, ni quoi que ce soit d’autre. On attend que chaque morceau débute, sans que ça n’arrive jamais. On finit l’album sans avoir l’air de l’avoir commencé.
Oui, c’est toujours un peu pop, toujours un peu fragile. Mais là où cette sensibilité était avant portée par des compositions ciselées, précises, savamment brisées, ici, il n’en reste que peu de choses. Est ce que Panchiko a encore quelque chose à dire ? Et si c’est le cas, comment est-ce que le groupe doit parvenir à le dire ? Est ce en restant proche de leurs essences, comme semblait le faire le premier album, suite direct de l’EP perdu ? Ou en tentant des nouvelles choses quitte à se perdre en chemin comme sur ce nouvel album ?
L’avenir répondra à cette question et c’est bien parce que le premier contact avec le groupe fut si magique que l’on attendra le bon moment pour donner une nouvelle chance à cet univers. Tout le monde peut se tromper, personne n’est parfait et c’est bien ça qui rend la vie si intéressante. L’exploration, toujours, celle qui prouve que la curiosité n’est pas toujours un vilain défaut.
Chroniqué par
Domino
le 29/04/2025