Parfois, on nous fait découvrir des trucs. Parfois, c’est cool, parfois non, parfois c’est entre les deux. Et puis parfois, on ne sait pas, à tel point qu’on en vient à écrire un peu trop ‘’parfois’’ en intro… Alors, on réécoute et soudainement, on se dit que c'est quand même pas si mal… On finit donc le chapô de cette chronique et on ne perd pas plus de temps.
‘’Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais en ce moment, le shoegaze est de retour ?’’ Ça pourrait être le début d’un sketch de stand-up médiocre, mais rassurez vous : Sunset Funeral n’a rien de gagesque. Spoiler alert : c’est même un bon premier album, qu’on ne serait pas loin de qualifier de ‘’grower’’. Inventons même une nouvelle définition pour cette fois : le grower yoyo. On l’écoute, on l’oublie, on y revient, on est surpris, et puis on l’oublie. On y revient sans trop savoir pourquoi, on le laisse de côté et puis un jour de pluie, on le relance.. et ça tombe bien car c’est le moment idéal.
D'ailleurs, la tracklist de l’album donne également ce sentiment de va et vient. Si l’ouverture Mourning Haze est assez marquante, très bien fichue et prenante, le second titre peine à revenir en tête… Mais ce n’est pas si grave puisque Saudade relance immédiatement l’intérêt de l’écoute. Idem pour la suite de cet album en dents de scie, avec une mention plus qu’honorable pour les deux dernières pistes, Sungrave et la deftonesienne Different Hue, qui finissent la chose avec brio.
Comme vous l’aurez compris, les sensations diffèrent à nouveau si l'on relance une autre écoute. Le beau devient un peu convenu, et le banal semble soudainement plus saisissant. C’est magique et ça laisse assez songeur pour l’avenir du projet, lorsque celui-ci sera probablement plus équilibré et approfondi. Parce qu’au final, on le sait toutes et tous : faut bien se lancer, et lorsque c’est de cette manière, ça donne forcément confiance pour la suite.
Est-il nécessaire d’en dire plus ? Faut il broder autour d’une sensation si particulière ? Pas forcément non, le mieux est d’aller soi-même expérimenter la chose. 38 minutes, ce n’est pas bien long, on peut s’octroyer ce temps pour se faire plaisir, se permettre une petite expérimentation musicale incongrue promettant de belles choses à venir. Surveillez donc les texans de Glare, le temps que vous appreniez à bien prononcer ce nom, il sera peut-être devenu important.
Chroniqué par
Domino
le 24/05/2025