Qui ne s'est jamais retrouvé dans la soirée d'un parfait inconnu, en y découvrant avec horreur un DJ passant les tubes de l'été 97 à la place du poste radio ? On imagine toujours une série de plans machiavéliques pour remplacer un de ses vinyles par quelque chose qui rendrait le dancefloor dubitatif, pendant qu'on ricanerait dans un coin de sa sournoiserie en s'empiffrant du bol de curlys subtilisé sur la table du salon.
La compile d'
Ego Twister, 1er volet d'une série destinée à ruiner les soirées incruste chez le cousin de la copine du voisin de palier d'un pote de fac, semble toute prédestinée à cela.
Le sample qui déconne introduisant
Les Robots Musique - un projet réunissant
Puyo Puyo et
Rod Droïd - légitime donc parfaitement sa place en ouvrant sur une techno fichue d'un thème dont
Dj Fred & Arnold T jalouseraient la débilité. Quelques soupirs plus tard, c'est
Debmaster qui pose un beat répétitif et super con, assené de samples qui contre-rythment le morceau de la façon la plus niaise qui soit.
Et si malgré tout, l'effet ne se révélerait pas aussi convaincant que prévu sur l'audience, qui, de toute façon à moitié abrutie par l'alcool, s'est finalement réappropriée la musique ; c'est qu'il est temps de l'achever par la désalpe de
Yvan&Lendl, un breakcore un peu fanfaron noyé sous une couche de samples d'orchestre qui lui confèrent, par le procédé, une sonorité très proche des productions de
Shitmat.
N'oublions pas la piste d'
Amnésie. Elle nous frappe d'un hommage au lapin collé sur les portes du métro. Celui qui s'efforce de montrer aux jeunes parisiens le danger que présentent ces méchantes portes en s'y coinçant volontairement les doigts. Un acte de prévention, qui, reconnaissons le, ne manque pas de bravoure, et se voit justement reconnu par un hymne émouvant, quelque part entre l'abstract hip hop 8beat de
Robert le Magnifique - artiste du label rennais
Idwet dans lequel
Amnésie avait déjà fait une brève apparition - et le lyrisme chiptunien de
Teamtendo ou
The Hardline.
La face B, quand a elle, occupe un peu à la manière de Dark Vador le côté obscure du vinyle. 3 titres d'électro glauque dont le 1er pointe, comme l'évoque sa dénomination, vers les musiques métalleuses. Et même si
March of the wigs ne possède pas l'ampleur du « moshcore » déjà produit par des artistes comme
Otto Von Schirach,
Bong-ra, ou
Ove Naxx, un sample d'orchestre aux sonorités cinématiques viendra donner une couleur agréablement décalée à la darkitude du morceau.
[guÿôm] et
Ladyatone continuent sur la même voie, notre audience se sent mal à l'aise, pari gagné.
Une piste de samples prédécoupés, plus débiles les uns que les autres, est prévue pour les sampleurs/scratcheurs qui souhaiteraient s'amuser un peu. D'ailleurs, il faut avouer que l'on verrait bien
Mossages, le dernier morceau sans beat à l'ambiance enfantine emprunte de mysticisme, mixé sur une bonne rythmique hip hop. Bref, à défaut de casser de l'ambiance,
Ego Twister Party Ruiners peut aussi devenir le parfait kit du petit dj décalé.
Chroniqué par
Tehanor
le 11/08/2005
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(2005)
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