En 2000, 
Anthony Braxton enregistrait en quartette ses compositions 242 à 245 pour le label Delmark – qui avait, à la fin des années 1960, publié ses deux premiers enregistrements. Aux côtés de 
Kevin Uehlinger (piano, mélodica), 
Keith Whitty (contrebasse) et 
Noam Schatz (percussions), il expliquait son concept de « Ghost Trance Music » (le 
GTM du titre). 
Marche gaillarde, d’abord, à la cadence soumise aux précipitations : de la flûte ou du saxophone alto que 
Braxton fait alterner, des percussions de 
Schatz et des quelques notes répétées par le piano (
Composition 242). Brinquebalante, 
Composition 243  se plaît davantage à remettre en cause un rythme qui n’en gagne pas moins en densité, accueille un brin de free avant d’installer une pause sur le mouvement d’archet de 
Whitty. 
Inauguré par l’étrange unisson du saxophone basse et du mélodica, le morceau suivant prend l’allure d’une valse défaite, qui joue des contrepoints arythmiques avant d’être lancée, par la section rythmique, sur la voie d’un pseudo funk défendu par le saxophone contrebasse (
Composition 244). Revenu au soprano, 
Braxton dialoguera de manière privilégiée avec 
Uehlinger, le temps nécessaire au retour à la marche efficace du début (
Composition 245). 
Ainsi, 
Four Compositions peut briguer le titre d’enregistrement le moins nébuleux de 
Braxton, à la fois disque de jazz avant-gardiste et, par son efficacité, possible introduction parfaite à l’œuvre du musicien. L’une comme l’autre, raison de revenir au répertoire du maître. 
	
	
		Chroniqué par 
		Grisli		
		le 31/05/2006