Pour les avoir vus en concert, je peux sans peine affirmer que 
Meï Teï Shô est un groupe de scène qui déborde incroyablement d’énergie. Pourtant leur précédent album 
Xam Sa bop n’avait pas le peps de leur performance live. Alors pour mieux faire revivre leur show, ils ont sorti en toute logique leur album 
Live en 2002. Cette année, ils reviennent avec l’album 
Lô Bâ et sont accompagnés de guests forts sympathiques : 
 Susheela Raman, R.wan et Fixi du groupe Java , mais aussi  Ludovic Vernu, Zabida Bensaïfi, Dj cherif et Ragab Sadek.
	Mais au fait Lô Bâ, ça veut dire quoi ? Etant donné que je parle couramment le Songho, je traduirais ce proverbe comme « L’homme qui naît aujourd’hui, n’est en rien différent de ses ancêtres préhistoriques. De sa naissance à sa mort, il a tout à réapprendre et rien ne nous dit qu’il apprendra vraiment ». Tout ça pour dire que Lô Bâ, c’est toujours le même cocktail d’Afro Jungle Jazz Dub dont nous régale Meï Teï Shö, mais que la musique du groupe a acquis une forte maturité. L’album est devenu  une alternance de sensualité et de férocité, de légendes et de révoltes. La guerre et les agissements de l’Angleterre et des Etats-Unis dans le conflit en Irak sont ainsi dénoncés dans le très beau titre Bagdad is Burning part 2. Sir Jean y chante “My soul is crying, Bagdad is bruning”. Mais Meï Teï Shô ne renonce pas et se bat encore comme ils l’expliquent dans le titre Stand Up and Fight Again. Les guitares crachent, et Sir Jean enchaîne de son flow endiablé. 
	Lô Bâ est un véritable melting-pot musical. Nous traversons le continent africain en faisant un détour vers l’Asie, tout en étant dans un état de transe assez jouissif. 
C’est sur le beat hip-hop de Never Money Today qu’on retrouve avec plaisir le flow et l’accordéon de Java. La douceur de la voix de l’Anglo-indienne Shushela Raman couvre la nostalgie retranscrite par les trompettes et le chant de Sir Jean sur 
Ghost Friend. Mais 
Lô Bâ, ce sont aussi des passages funk avec un morceau comme 
Eye Witness où Dj Cherif pose ses scratchs. Et comment chroniquer 
Lô Bâ sans parler du percussionniste Egyptien Ragab Sadek qui apporte sa touche nord africaine au rythme de 
Love Child, Xelal Ko et 
Ahara.
	Vous l’aurez compris, Lô Bâ est sans nul doute le meilleur album de 
Meï Teï Shô. Si on vous a déjà conseillé d’assister à l’un de leurs nombreux concerts, nous vous conseillons maintenant de vous ruer sur 
Lô Bâ.
NB : En bonus sur l’album : Vidéo live de Love Child en compagnie de Ganoub
	
	
		Chroniqué par 
		Antoine		
		le 28/03/2004