2010, la fine équipe du 
Wu-Tang Clan continue de nous alimenter en disques. Calendrier chargé cette année encore : 
Masta Killa (pour son troisième solo), 
Wu-Massacre (alliance entre 
Method Man, 
Ghostface Killah et 
Raekwon), 
Hell Razah (avec la suite de 
Renaissance Child) ou encore 
9th Prince pour un troisième album solo également... Mais la première missive de la clique nous vient du vieux 
Inspectah Deck, avec ce 
Manifesto, chez Traffic Entertainment.
Avant même d'attaquer l'écoute, on ne peut que déplorer qu' 
I.N.S ne fait définitivement plus la différence dans son rap. Fatigué voire convalescent sur la plupart de ses dernières sorties, à commencer par sa mixtape datant de 2006, la bien-nommée 
The Resident Patient, on ne peut s'empêcher de penser que ça sent le sapin pour 
Deck. Car la différence de qualité entre cette mixtape et ce 
Manifesto, pourtant présenté comme son troisième album solo, est bien difficile à apprécier. Inutile de rappeler qu'il est bien loin le 
Rebel INS d' 
Uncontrolled Substance, album le plus sous-estimé de la seconde génération des solos du Wu, véritable leçon de rap en 65 minutes chrono. Non, en 2010, on a le droit au 
Deck faisant des morceaux avec 
Planet Asia, 
Lee Bannon, et s'occupant de produire une bonne partie de l'album, ce qui n'est pas sa qualité première, pour rester mesuré.
Beaucoup trop long (pas loin d'une heure dix !), ce qui étouffe les quelques titres intéressants (
Gotta Bang avec 
Kurupt et 
Billy Danze en tête, ainsi que 3 ou 4 autres morceaux), 
The Manifesto fatigue drôlement... effet inverse escompté lorsque l'on écoute un disque du jadis puncheur 
Inspectah Deck. On touche parfois le fond avec des titres comme 
Brothaz Respect, 
The Neverending Story (se faire produire un morceau par 
Agallah n'est-il d'ailleurs pas un signe que l'on est en train de crever?) ou 
Born Survivor avec 
Cormega. Dur de rebondir derrière tant de médiocrité.
Un 
Deck sortant un album qui, venant de la part d'un rappeur banal, aurait vite eu le qualificatif de « quelconque » collé à tout jamais sur le dos. Mais là, conscience oblige, on tente, on essaie... Rien n'y fait. Quelques bonnes choses bien sûr, un flow parfois retrouvé ici et là, ou un titre qu'on trouve intéressant, mais en proportion beaucoup trop infime pour pouvoir approfondir réellement. Le constat est sans appel, 
INS n'a pas su réitérer ce qu'il avait réussit avec son deuxième album solo, 
The Movement : faire simplement un album correct, avec 3 bouts de ficelles, et sans l'aide des grosses pointures du Wu. Car on a beau creuser, ce 
Manifesto relève bel et bien de la faute professionnelle. 
	
	
		Chroniqué par 
		Lebowski		
		le 29/03/2010