Khmer est le premier album de 
Nils Petter Molvær, trompettiste inspiré et figure incontournable de la scène norvégienne. Et disons-le franchement : l’ensemble est remarquable de maîtrise et de cohésion !
Nils Petter Molvær est avant tout un formidable improvisateur. Son jeu privilégie le lyrisme et l’économie de moyens. Alors, bien sûr, on pense à 
Miles Davis ou plus encore à 
Don Cherry. Mais 
Nils Petter Molvær est aussi un sculpteur de son. Un son d’une beauté sombre et mélancolique à la manière de 
Jon Hassel ou 
Brian Eno.
A l’aise avec son instrument, le norvégien l’est aussi avec les machines dont il extrait des bijoux rythmiques naviguant entre ambient, breakbeats et electronica. Jusqu’au superbe 
Song of Sand proche de l’abstract du 
Safe From Harm de 
Massive Attack, en plus sombre, plus rugueux…
L’élément électronique semble d’ailleurs totalement intégré, comme digéré. Il réagit, il propose et par dessus tout, il laisse de l’espace. Mais cette alchimie sonore époustouflante est également l’œuvre du guitariste 
Eivind Aarset. Tantôt bruitiste inquiétant, tantôt rocker aux riffs corrosifs, il apparaît comme un élément clef de l’univers de 
Nils Petter Molvær.
Un premier album qui en (seulement ?) huit morceaux pose donc les bases d’une musique personnelle entre méditation et sophistication. 
Six ans déjà après sa sortie, 
Khmer conserve sa fraîcheur et son originalité : un must pour les amateurs de fusion électro-jazz.
	
	
		Chroniqué par 
		Possum Jenkins		
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