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The Forks

: S/T



sortie : 2011
label : Maximum Douglas Records
style : Rock

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Tracklist :
01/ 1
02/ 2
03/ 3
04/ 4
05/ 5
06/ 6
07/ 7
08/ 8
09/ 9
10/ 10

J'ai eu si souvent envie de dire ça, le rock, c'est ça : un riff et un rythme, qu'à chaque fois que j'ai entendu ça : un riff et un rythme, et seulement ça, j'ai eu envie de dire : le rock, c'est ça. Pas les arrangements, pas le son, pas la voix, pas les trémolos, pas les sanglots, juste ça. Et tu le montres du doigt parce qu'avec l'oreille, c'est impossible. Pour mettre le doigt dessus. Mais, c'est inutile ; ils viennent de le faire.

Le rock, c'est ça, il faut le répéter : un riff et un rythme. La voix, c'est du superflu. Ce qui compte, c'est l'intention et l'exécution en règle de toutes les formes. En passant par toutes les formes convenues. Les mélodies, les passions qu'on imagine, les sentiments que l'on vit, l'énergie que l'on investit pour vivre dans la vie même. Avec la voix, le rock devient populaire parce qu'il ne répète pas la chaleur cotonneuse et industrielle du blues, qui raconte la même histoire depuis le commencement des États-Unis d'Amérique. Sans la voix, le rock devient enfin lui-même. Sans la basse aussi. Sans rien de superflu.

Et, si on le pousse volontairement dans ses retranchements, le rock s'accomplit.

On parle de ceci : The Forks. Sans titre. Une guitare et une batterie. Un disque qui n'est pas une manipulation de son enregistrement, mais la copie conforme de l'exécution des morceaux qui le composent. En temps réel. Pas de noms pour ces morceaux. Pas de pause entre ces morceaux. Pas un concert enregistré. L'enregistrement de la vie même du rock. Tel qu'il se manifeste à ceux qui le jouent. Tel qu'il affronte ceux qui l'écoutent.

Contrairement à l'histoire supposée de l'art, qui se pourrait révéler à elle-même dans une œuvre et une seule, l'histoire du rock se montre dans une continuité qui provient d'une rupture. L'abandon de la voix la commande. La minimisation de l'orchestration y participe. La radicalité du ton et du jeu la soutiennent. Ainsi, The Forks n'est pas, à proprement parler, inouï. C'est mieux que ça : c'est la confirmation de la thèse selon laquelle le rock échappe à toutes les fioritures.

Le rock n'a pas d'essence. Le rock, c'est le carburant qu'on brûle. On ne transige pas avec le rock. On le réduit — parce qu'il le faut — à sa plus simple expression : The Forks. Et l'histoire du rock, c'est cet avenir que se trace ici, comme ailleurs.


Chroniqué par Jérôme Orsoni
le 04/04/2011

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