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Disappears

: Era



sortie : 2013
label : Kranky
style : Post-punk

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Tracklist :
01/ Girl 02/ Power 03/ Ultra 04/ Era 05/ Weird House 06/ Elite Typical 07 /New House

Depuis le krautrock allemand et le groupe mythique Can, les chemins de traverse vers un au-delà du rock ne cessent de s'ouvrir et de bifurquer. C'est sans doute un de ces chemins que le groupe américain Disappears emprunte depuis sa formation en 2008. Quatrième opus du groupe, Era se situe à un nouveau tournant puisque la collaboration avec Steve Shelley, ex-Sonic Youth, n'a pas eu de suite. Expérimentateur compulsif, le groupe de Brian Case continue pourtant sa quête entre kraut, shoegaze et atmosphère cold.

CONTRE - Patrice Vibert

Sans concession, Disappears diffuse à nouveau une atmosphère cold, proche à certains moments du gothisme de Bauhaus. Sept titres, chiffre à la symbolique religieuse, viennent s'ajouter à cette discographie qui s'étoffe très régulièrement de EP et LP depuis 2008. Pourquoi religieuse ? Parce qu'au minimalisme du graphisme de la pochette, l'univers du groupe s'est transformé. Les dimensions punk et krautrock se sont atténuées, le son est devenu plus grave. Les guitares se plient à la texture de la section rythmique.

Au centre de ces transformations, le morceau Ultra traverse une crête entre industriel et gothique. Un rythme lancinant et répétitif, une voix venue des ténèbres, lointaine, que l'on retrouve aussi dans Power. Abandonnant le rock et ses codes, les titres deviennent plus longs: 6, 7, et même 9 minutes pour Ultra. Le temps de nous plonger dans cette nouvelle ère glaciaire. New House est sans doute le morceau le plus typique dans cette recherche d'une mélodie qui irait vers sa propre disparition alors que le morceau éponyme Era semble sortie de Tender Prey de Nick Cave. Si le titre d'ouverture, Girl, est fidèle à l'atmosphère des précédents albums, l'ensemble laisse une certaine déception derrière lui. Derrière ses multiples références à la scène post-punk et gothique, Era reste une œuvre répétitive, frisant l'imitation et qui n'arrive pas à trouver sa propre voie. Ce n'est pas un mauvais album, mais un album qu'on ne ressent aucunement comme nécessaire. On est malheureusement très loin de morceau comme Lux dont les claviers et l'énergie renouvelaient à merveille l'énergie de cette tradition.

POUR - Mickael B.

Disappears et son leader Brian Case entament leur nouvel ère musicale sous le signe de la radicalité. De ce nouvel âge, annoncé quelques mois plutôt par le mini-album d'Acteurs et le Ep Kone, Ultra n'est pas seulement un titre manifeste, haletant entre nihilisme et rigorisme étouffant, ni même une redite bouclée sur sa propre audace jusqu'à tourner à vide sur elle-même. Mais au contraire, un geste essentiel par lequel les américains entendent sucer les dernières forces du punk, en prolongeant son agonie jusqu'au-delà de la vie et de la mort. Plus d'histoire du rock'n roll qui vaille ici, mais une note zombiesque et de plus en plus ténue qui n'en finit pas de s'écrouler sur elle-même en exhalant un parfum de vacuité.

Revivaliste Era? Pas seulement. C'est aussi et surtout un disque insolemment contemporain. Contemporain jusque dans ses relents rétrogrades et son outrance primitive (Girl fait retourner le rock de Sonic Youth à ses racines no-wave et Era noircit les expérimentations de Wire sur son chef d'oeuvre 154). Contemporain aussi en ce qu'il ne réinvente rien mais s'évertue de manière quasi-pulsionnelle à retourner les structures et les sons déjà connus sur eux-mêmes, les dépliant dans toute leur étrange et horrifique nudité. C'est au contraire quand Disappears renoue avec le groove tranchant et la distorsion rugueuse de ses précédentes productions (sur Power ou Weird House par exemple) que le groupe s'essouffle à redonner vie à sa musique qui, ailleurs, s'épanouit à la perfection dans sa propre mort clinique.



Chroniqué par Patrice Vibert| Mickael B.
le 12/10/2013

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