Autour du batteur Klaus Kugel et du guitariste Bruce Eisenbeil, le quintette Carnival Skin rassemble le savoir-faire du clarinettiste Perry Robinson (partenaire d’Archie Shepp ou Charlie Haden), du trompettiste Peter Evans (entendu auprès de Fred Frith) et du contrebassiste Hilliard Greene (sideman de Leroy Jenkins ou Charles Gayle).
Dans les pas de Steve Lacy, le groupe entame l’enregistrement au son d’un swing contemporain, profitant des trouvailles du duo Robinson / Evans puis d’un solo éclairé dû à Eisenbeil (Journey to Strange). Reste alors à concrétiser la clairvoyance du traitement que les musiciens destinent à un jazz référencé free.
Chose faite, ensuite, et malgré les égarements sans saveur de Diagonal People. Au son d’un unisson traînant un hymne inspiré sur les roulements insatiables de Kugel qui transforment bientôt le propos en pandémonium improvisé et bruyant (Iono) ; ou sur le rythme nonchalant d’une impression soumise plus tard à quelques déflagrations flamboyantes (Monster).
Une dernière improvisation (Carnival Skin), et le quintette clôt un premier album brillant et efficace. Qui traite à la manière du jour d’anciennes méthodes, désormais rafraîchies.
Chroniqué par
Grisli
le 25/05/2007