Connu et reconnu pour éditer les disques d’artistes et de groupes de jazz d’avant-garde, tels que 
Raoul Björkenheim, 
Food ou 
Supersilent, dont on ne louera jamais assez la beauté, le label norvégien Rune Grammofon est aussi à la pointe des musiques électroniques ; il a trois ans paraissait le sublime 
Genetic Engineering de 
Phonophani, aujourd’hui c’est au tour de 
Skyphone de nous séduire.
L’écoute de 
Fabula évoquera pour certains la limpidité et la délicatesse des compositions de 
Four Tet, pour d’autres les harmonies doucement expérimentales de 
Fahrenheit Fair Enough de 
Telephon Tel Aviv. En tout cas, la musique de 
Skyphone est extraite de la même veine électro-acoustique qui a donné naissance à quelques uns des plus beaux albums électro de ses dernières années. Oscillant entre synthétique et organique, le premier album du trio danois, penche plutôt du côté du premier, car si les fines notes de la guitare sèche de Keld Dam Schmidt et les lignes de basse ténébreuses de Thomas Holst sont toujours présentes, ce sont bien les machines de Mads Bødker qui ont la part belle.
Produit par le groupe à Copenhague entre 2000 et 2003, 
Fabula propose une électro éblouissante et nonchalante, agrémentée de nombreux samples extrais des archives sonores captés, entre autres, en Mongolie et au Népal par Thomas Holst. Douze morceaux magnifique aux mélodies simples, claires et aux ambiances ambiguës, alliant une froide majesté digne de 
Boards of Canada à des atmosphères radieuses et sucrées que ne renieraient peut-être pas 
Múm.
Ecouter 
Fabula, c’est traverser un nuage ouateux parcouru par instant de crépitements électriques. Chaudement recommandé.
	
	
		Chroniqué par 
		dfghfgh		
		le 30/04/2004