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Littérature

: Livre: Jazz Covers (Taschen)




Au Portugal, l’homme de radio Joaquim Paulo collectionne les disques de jazz, vinyles plus particulièrement, auquel il consacre aujourd’hui cet épais Jazz Covers.

Déjà attirant, l’ouvrage s’avère rapidement judicieux : pour ne pas chercher à accorder néophytes et connaisseurs sur la nature de l’intérêt que l’on réservera à l’ouvrage, mais faire quand même venir à lui et les uns et les autres. Ainsi, les premiers, ravis d’en apprendre un peu sur tel ou tel musicien à coups d’anecdotes insipides, se trouveront dans l’impasse lorsque l’auteur n’aura pas jugé bon de sacrifier trois lignes à celui-ci (Stanley Cowell) ou celui-là (Booker Ervin) : l’important, étant de tomber sur de belles reproductions de pochettes déjà emblématiques (Anatomy of a Murder de Duke Ellington, Skies of America d’Ornette Coleman ou Percussion Ensemble de Milford Graves). Les seconds, quant à eux, ravis de lire en début d’ouvrage les témoignages de grands noms du domaine (Rudy Van Gelder, Credd Taylor, Michael Cuscuna ou encore Ashley Kahn), regretteront la légèreté avec laquelle sont présentés ces mêmes musiciens à coup d’affirmations tenant la plupart du temps de l’approximation quand ce n’est pas du non-sens. En revanche, néophytes et connaisseurs pourront s’accorder – si tant est qu’ils savent un peu de français – sur les nombreux défauts d’une traduction grossière, ignorant presque autant la ponctuation et la syntaxe qu’elle semble se désintéresser du jazz.

Ainsi, si Jazz Covers est loin d’être l’ouvrage infaillible que l’on aurait aimé qu’il soit, reste que le feuilleter – on sait la recrudescence, voire, le succès, de livres qui ne demandent pas à leur lecteur de s’embarrasser du texte, qu’ils en contiennent ou non – est encore possible, divertissant, même, et parfois suscite la curiosité : celle d’aller entendre de quoi retourne cet étrange Butterflies and Mosquitoes de Jimmy Giuffre, cet énième Jazz Guitar d’un Jim Hall dont la pratique instrumentale évoquerait l’action painting, ou d’interroger le rapport à la musique donnée des pochettes soignées de Monk, Sun Ra, Horace Silver ou Jimmy Smith. Ailleurs, parcourir encore les couvertures de Reid Miles pour Blue Note ou de David Stone Martin pour Verve enfouies sous celles jadis réalisées pour quelques crooners déchus posant en décor de carton ou autres musiciens oubliés après avoir misé beaucoup sur l’efficacité d’une belle mise en scène. Kitsch aidant, ceux-là trouvent aussi leur place dans le livre, redisant que le propos du jour s’occupe de conception graphique plus que de jazz, et qu’il suffisait simplement de le présenter tel quel.

Joaquim Paulo, Jazz Covers, Taschen, 2008.



par Grisli
le 18/11/2008

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