Depuis leurs débuts les 
Dope D.O.D. connaissent une irrésistible ascension. Après avoir assuré les premières parties de groupes tels que que 
Korn ou 
Limp Bizkit, il s'attaquent de nouveau à l'Europe pour promouvoir le premier album : 
Branded.
C'est à Matthew Peters, alias 
Mad EP, que revient la tâche de chauffer la salle. Une première partie plutôt inattendue puisque le producteur s'est surtout illustré au sein la scène IDM (avec des sorties sur les labels 
Ad Noiseam ou 
Hymen). Le public, plutôt timide au début, finit par se lâcher après que trois larrons aient ouvert les festivités en gigotant devant la scène. Le set est à l'image des sorties de 
Mad EP : éclectique. Passant ainsi du breakcore à l'acid jazz sans le moindre complexe, c'est évidemment avec son breakbeat le plus énergique que Peters fera mouche.
iconAclass, nouveau projet de Will Brooks, alias 
Dälek, assure la suite du concert. Pour un hip hop lourd et oppressant, celui qui met si bien en valeur le flow de 
Dälek. Autant le dire tout de suite, c'est le phrasé bien typé du MC qui fait tout le show. Car dès que ce dernier s’éclipse derrière les machines, on s'emmerde sévère. La musique du duo reste assez anecdotique, voire brouillon dans les basses sur certains passages par force de vouloir trop en mettre. Brooks finit par réinvestir le devant la scène pour nous gratifier d'un bon vieux hip hop à l'ancienne. Effet garanti sur un public désormais chauffé à bloc.
Lorsque 
Dope D.O.D. entame les hostilités, le Glaz'Art semble plein à craquer. J'arrive malgré tout à me glisser devant et me caler contre un mur histoire de siroter ma bière pépère, le public étant bien trop agité pour espérer garder un verre rempli plus de cinq minutes. Il faut dire que le trio envoie sévère. Les titres de 
Branded, déjà excellents sur galette, deviennent monstrueux en live. Car il faut ajouter à l’équation les subs gonflés à bloc, le charisme des MCs et leur prestation sans faute. Dopey Rotten se paie même le luxe de servir l'apéro au premier rang. Chaque nouveau morceau paraît toujours plus énorme que le précédent, l'apothéose étant atteinte avec 
What Happened, le titre qui les a fait buzzer sur YouTube et que tout le monde reprend en choeur. Une fois la claque mise en bonne et dûe forme, les trois MCs s'effacent pour laisser Dr. Diggles se lâcher un peu. Sans surprise, le DJ nous sert alors un gros dubstep couillu, développement de ce que l'on peut entendre en pointillé sur l'album. J'espère un dernier retour des MCs pour conclure le set mais celui-là n'aura pas lieu, me laissant un léger sentiment d’inachevé. Peu importe. Le concert m'a de toute façon suffisamment retourné pour que j'en ressorte avec dix ans de moins. Ce soir j'ai retrouvé le djeun'z en moi qui autrefois écumait ses premiers concerts de métal. Ça faisait longtemps que je n'avais plus ressenti ça.