Les jours se suivent et se ressemblent pour 
Rob Garza et 
Éric Hilton. Cinquième album sous l'appellation 
Thievery Corporation et toujours les mêmes influences : un downtempo fait de claviers arrondis et breaks de cuivres jouant avec les sonorités reggae et dub. Après le très bon 
The Cosmic Game en 2005 et 
Versions, un album de remixes sorti en 2007, les deux Américains reprennent du service, toujours au sein de leur propre label 
Eighteenth Street Lounge Music.
Quoi de neuf pour 
Radio Retaliation ? Côté musical tout d'abord, on ressent une affirmation de chaque style. Thievery nous avait habitué à voyager sur chaque album. Ici, on fera une véritable escale dans chaque pays. Au Brésil avec le lusophone 
Seu Jorge sur 
Hare Krsna, en Jamaïque pour un véritable reggae avec 
Radio Retaliation, ou au Niger avec 
Femi Kuti pour un passage naturellement afrobeat. On appréciera également 
Beautiful Drug et son tempo très lent, encensé par la voix de 
Jana Andevska et les notes de violon d'arrière-plan. 
À noter le retour de la chanteuse 
Lou Lou pour quelques paroles en français sur 
La femme parallèle comme c'était le cas avec 
Le Monde sur 
The Mirror Conspiracy. Comme à son habitude, le duo invite le sitar sur 
Mandala, avec la voix d'
Anoushka Shankar, fille de 
Ravi, pour des sonorités indiennes façon 
Badmarsh & Shri.
À côté de l'aspect musical, 
Rob Garza et 
Éric Hilton ont décidé de s'engager par des paroles fortes, dénonçant le manque de liberté d'expression médiatique aux États-Unis. Guerres, crises économiques, chocs pétroliers ou torture sont passés en revue au travers des 15 titres de l'album. Une prise de position d'ailleurs clairement affirmée sur la pochette et dans le titre (retaliation = représailles).
Ce cinquième opus se révèle finalement agréable à écouter car parfaitement maîtrisé. Le problème c'est que 
Thievery Corporation reprend les vieilles recettes sans y ajouter d'ingrédients, et sa carte des desserts commence à sonner creux. Les fans ne seront pas déçus. Les autres passeront vite à autre chose.
	
	
		Chroniqué par 
		Camille		
		le 03/10/2008