3x2, titre programmatique pour ce nouvel EP de 
Vale Poher, jeune artiste folk lyonnaise croisée notamment sur la magnifique compilation en ligne 
Have a Good Night Star/Moon chez 
Blog Musique (aux côtés d'autres valeurs sures comme 
Grizzly Bear, 
Jana Hunter, 
Thomas Belhom ou encore 
Rrose Tacet). 
Un disque qui s'avère être un disque de confrontations.Tout d'abord, 
Vale Poher face à elle-même, qui décide de passer le cap du binôme spartiate guitare/voix (qui lui a réussi sur son album 
Mute) pour se lancer dans la composition de morceaux plus cossus, en greffant à son art du songwriting ascétique (goût de l'écriture déjà assouvi sur l'excellente revue littéraire 
Ambition Chocolatée et Déconfiture disponible sur le net)  quelques arrangements barbelés d'instrus plus travaillées. Ainsi sortent trois titres dont un 
Escape Lane, renversant de bravoure, comme tout droit vomi du ventre de cette bête qui hante depuis des lustres le cerveau torturé des filles énervées de la jeunesse sonique d'aujourd'hui. Pour ce qui est de 
Tilt, double et vénéneux à souhait, il fait un beau contrepoids vicelard au plus rentré et anoxique 
Copper. 
3x2, disque mathématique de la confrontation, donc. Avec dans un deuxième temps, cette idée qui pousse 
Vale à demander à d'autres de revisiter ces mêmes morceaux. Des artistes aussi différents que 
Scalde, 
Doctor Flake ou encore la Djette 
Flore qui globalement vont se cantonner à faire ce qu'ils font le mieux. Ainsi sur 
The Copper, 
Scalde ouvre les fenêtres, laissant pénétrer un petit vent frais électro-pop engageant  là où l'air commençait à manquer. 
Pour le chirurgicien 
Doctor Flake, il s'est agit de maîtriser, domestiquer même, la sauvagerie et l'énergie débordante de 
Escape Lane à base de lourdes basses suintant bon le trip-hop empoisonné. Non sans prendre le risque de le plonger dans un cauchemard encore plus assourdissant. Bonne pioche ! 
Enfin , 
Flore plutôt académique dans sa reprise breakbeat de 
Tilt, ne démérite pas et devrait faire s'user pas mal de pompes sur les dancefloors du coin sans, malgré tout, parvenir à remporter la mise face à un morceau original qui rêvait qu'on lui souffle peut-être moins fort dans les bronches, histoire en jouant le dedans-dehors d'aller lui titiller son ambiguïté.
3x2, plus qu'une simple multiplication d'efforts, la proposition de six titres et pratiquement autant d'univers offerts. Le compte est très bon.
	
	
		Chroniqué par 
		
Yvan		
		le 26/10/2007