Mais qui est donc ce jeune loup, dont tout le monde parle en ce bas monde électro-undeground ? Vadim Vernay? Qui est-ce?
"Je connais bien 
DJ Vadim, mais c’gars là, nan... Et il fait quoi?" 
Il fait du bon son brut pour les truands, comme dirait l’autre! Et c’est sûrement pas un bleu! Batteur de formation, 
Vadim Vernay alterne en effet groupes trip-hop, rock et jazz avant de s’attaquer à l’électronique à l’aube du troisième millénaire. Pas étonnant alors de retrouver certaines de ces influences sur 
Myosotis, son troisième long format  après les autoproduits 
Graceland (2002) et 
For Other Tracks (2004), sortis sur son propre label, 
La Mais°n.
L’ombre d’
Amon Tobin plane d’ailleurs dès le premier morceau. Véritable reconstitution (dans le bon sens du terme) des atmosphères noires du ninja, 
Jalo mélange rythmiques brésiliennes, contrebasse diabolique et mélodies inquiétantes. Belle entrée en matière. 
So try continue dans la même voie en plus downtempo. S’en suit un 
Hystérique bouillonnant et qui n’a jamais aussi bien porté son nom : beat énervé et sans pitié, sonorités électro à la 
Drexciya, percus entraînantes… Telle est la recette de l'un des meilleurs morceau de l’amiénois. Le morceau éponyme renoue avec un jazz trituré à l’extrême. 
One More Show to Do s’oriente vers des climats plus atmosphériques, aidés en cela par l’apparition de violons sur la fin. 
My friend apporte quant à lui une touche mystérieuse avec ses cordes interrogatives et ses xylophones aériens.  
A ce moment là, ça y est, tout l’univers de 
Vadim Vernay nous saisit. Notre corps se retrouve comme plongé dans un liquide amniotique noirâtre… On en vient alors à la qualité principale de 
Myosotis : cette capacité à hypnotiser son auditeur avec ses sonorités sombres mais jazzy, ses rythmiques fines et entêtantes. D’ailleurs la recette est reprise dans les deux morceaux suivants, avec plus ou moins de succès. 
Plus Peur de Toi est un brin répétitif et 
Sombre ne décolle pas. Dommage.
La fin, en revanche, tranche avec le reste de l’album, 
Die Irae et 
Interlude (drôle de nom pour une dernière piste) s’avèrent plus organiques, moins électroniques et surtout plus joyeux voire apaisants. Si ce changement de cap inattendu altère quelque peu la cohérence globale de 
Myosotis, il présente au moins l’avantage de le diversifier à l’instant où l’on s’y attend le moins.
Avec ce troisième album, 
Vadim Vernay saisit la perche qui lui est tendue : celle de pouvoir se faire un nom sur la scène actuelle. Il a donc ici l’opportunité de pouvoir accroître sa notoriété tout en livrant une œuvre résolument personnelle, véritable rétrospective électronique de son riche passé musical. Un vrai succès en somme.
	
	
		Chroniqué par 
		Fabien		
		le 04/05/2007