Enregistré en avril 2004 à l’Iridium Jazz Club de New York, 
Non-cognitive Aspects of the City présente les manières d’un 
Art Ensemble renforcé par les présences de 
Corey Wilkes (trompette) et 
Jaribu Shahid (contrebasse) – palliant l’absence de 
Lester Bowie et 
Malachi Favors. 
Chaloupant d’abord sur rythme caribéen (
Song for My Sister), l’éparpillement individuel et ludique gagne vite les musiciens : 
Wilkes puis 
Roscoe Mitchell, instillant déraillements et petites expérimentations à l’interprétation. Divagant encore au son de dissonances parallèles sur 
The Morning Last, l’ensemble accueille aussi chaleureusement un swing imperturbable (
Malachi) ou une précis efficace de funk (
Big Red Peaches). 
Lorsque le groupe apprécie mal la conduite d’un thème, l’
Art Ensemble peut compter sur les personnalités qui le composent pour relativiser l’erreur: ténor chaleureux de 
Jarman sur le longuet 
On The Mountain, flûte de 
Mitchell rattrapant un peu 
The J Song. Ailleurs, ces échappées solitaires embellissent davantage le propos élevé: grand soprano de 
Mitchell (
Song for Charles) ou jeu éclairé de 
Wilkes (
Malachi, 
Erika). 
Assez lucide, l’
Art Ensemble, pour revenir aujourd’hui en changeant les manières qui l’ont fait connaître. Délaissant un peu les folklores réinventés, accueillant avec zèle une sobriété permettant d’autres libertés, 
Mitchell, 
Jarman et 
Don Moye, trouvent la brèche salvatrice et s’y engouffrent en bonne et nouvelle compagnie.
	
	
		Chroniqué par 
		Grisli		
		le 02/11/2006