Quitte à faire passer la progression d’
Instrospection pour une illusion, le saxophoniste
Ivo Perelman et le contrebassiste
Dominic Duval – deux de ses auteurs – baptisent cet enregistrement en duo du titre de l’ouverture, pièce la plus apaisée du disque, qui renoue pourtant partout ailleurs avec les emportements.
Sur
Surrender To Uncertainty, d’abord, où les pizzicatos effrénés de
Duval indiquent la route à suivre au son d’un blues d’étrange nature ; sur
Silkworm, ensuite, pièce qu’emmène
Perelman au moyen de plaintes insatiables, entrecoupées de fulgurances mélodiques rappelant celles d’
Albert Ayler, et terminée enfin par une incursion soudaine en terre brésilienne.
Les élans se partagent aussi : archet emporté mis au service d’un free jazz seulement fait de cordes (
Mingmen), et étendue des possibilités de
Perelman présentées en solo sur
7 Octaves, 7 Days. A deux, il s’agit de gagner l’ombre à coups de combinaisons diverses, ayant recours aux cris ultimes du saxophoniste (
Unable To Deliver) ou à l’archet instituant drones de
Duval (
Ametista).
Qui s’intéressa à
Introspection devra donc mettre la main sur
Soul Calling, son revers. Venu récemment compléter le diptyque que
Perelman donne d’un jazz assouvi pas coupable de donner tout à coup dans l’excès, ou d’un free jazz insatiable pas contre l’idée de tout sacrifier soudain aux plages méditatives.
Chroniqué par
Grisli
le 31/10/2006