Après avoir parcouru des sphères plus ou moins éloignées du jazz auprès de 
Dj Spooky ou 
Antipop Consortium, le pianiste 
Matthew Shipp persiste dans son désir d’aller et venir au gré de dérives stylistiques réfléchies. En solo, cette fois, sur 
One. 
12 courtes pièces s’y succèdent, oscillant entre exercice de style minimaliste (
Patmos), jazz érudit convoquant 
Oscar Peterson ou 
Monk (évoqué autant que 
John Cage sur 
Gamma Ray), pièce atmosphérique jouant l’éternel retour de la première phrase mélodique (
Milky Way), ou morceaux en proie aux chaos d’une exécution libre (
Electro Magnetism, 
Abyss Code). 
Pour diversifier encore son propos, 
Shipp peut user d’un brin de reverb (
The Encounter, 
Are) ou instiller un peu d’ironie à ses intentions (
Zero, fantaisie piano bar grisante). Avec la même conviction, il avait embrumé plus tôt 
Blue In Orion, composition moins immédiate parmi le nombre des évidences révélées que compte l’enregistrement. 
Preuve de plus que 
Shipp ne réserve aucune exclusivité au jazz - tout en usant de ses connaissances (pratiques et théoriques) dans le domaine -, 
One assoit les prétentions d’un pianiste en verve sur les attentes illusoires des gardiens du temple. 
	
	
		Chroniqué par 
		Grisli		
		le 14/06/2006