Nous avons hésité. Fallait-il parler du dernier album d’un groupe qui se dissout et dont les derniers concerts nous avaient laissés une impression mitigée ? Il aurait été dommage de ne pas écrire une phrase sur une formation aussi attirant que l’est 
The Beta Band. Mais si nous avons tardé, c’est que jamais le quatuor écossais n’a dépassé la perfection originelle de ses premiers maxis. Nous attendions que s’actualisent toutes les virtualités que nous voyions en lui ; nous attendions son 
OK Computer, son 
Dummy, son 
Moon Safari… en vain. A l’écoute de 
Heroes to Zeros, nous n’entendrons pas l’onde hypnotique de 
She's the One, pas plus que la suréminence pop de 
Square ou l’ampleur spatiale de 
It’s Not Too Beautiful. Passée, l’expérimentation des premières années.
Les premières mesures sont pour le moins déconcertantes : nous sommes accueillis par une guitare électrique énergique et puissante. 
The Beta Band se serait-il mis au diapason du "renouveau du rock" ? En apparence seulement. En effet, si des fulgurances rock restent sous-jacentes, nous retrouvons très vite la pop acidulée, débordante de vitalité qui est la griffe du groupe. De sa voix claire et suave, Stephen Mason survole un album aux mélodies délicieuses, habillées de textures riches et variées. Distorsions électriques, synthé rétro, chœurs angéliques, nombreux samples, ruptures de rythme concourent à dégager les morceaux de 
The Beta Band de toute linéarité. Travaillé par les percussions tribales de Robin Jones, chacun d’entre eux est composé de multiples lignes qui apparaissent, s’entrecroisent, se mêlent et disparaissent.
Il serait hypocrite de dire que 
The Beta Band est au somment de son art, que ce dernier album constitue le parachèvement de leur oeuvre. Ce n’est pas vrai. 
Heroes to Zeros comporte son lot de bons et de mauvais moments. Aucun hommage ici, juste une invitation à découvrir la musique d’un groupe qui aurait mérité un peu plus de reconnaissance.
	
	
		Chroniqué par 
		dfghfgh		
		le 26/09/2004