La musique de 
The Besnard Lakes est à l’image de ce mois de mars. Entre la fin de l’hiver et le début des beaux jours. Une atmosphère encore froide et obscure, parsemée d’éclaircies qui réchauffent déjà le visage et vous plonge dans un état de béatitude. C’est presque le meilleur moment de l’année, une période où la moindre éclaircie s’apprécie à chaque seconde. Et 
The Besnard Lakes Are The Roaring Night est la preuve que ce printemps s’annonce très prometteur. 
Le groupe dirigé par le couple Jace Lasek et Olga Goreas nous propose un troisième album, qui marque la consécration de cet 
outsider de la scène canadienne. Le groupe s’est progressivement imposé en proposant un trait d’union entre l’univers obscur et onirique de 
Godspeed You! Black Emperor et 
Silver Mt. Zion (
Chicago Train) avec qui le groupe a collaboré pour son précédent album ; le 
shoegaze et la légèreté des chœurs des 
Beach Boys. 
Tout dans ce groupe rappelle 
Yo La Tengo. Le couple formé par deux des membres est un des aspects les plus triviaux. A l'image du trio originaire de Hoboken, nombre de titres de 
The Besnard Lakes mettent le couple en scène dans des échanges entre voix masculine et féminine. Un échange qui contribue à donner à leur répertoire une force dramatique et un sentiment de plénitude. Mais c’est surtout l’univers musical et son caractère intemporel que ces deux formations partagent. On a du mal à croire que 
The Besnard Lakes a débuté sa carrière au début des années 2000. Le groupe propose un univers singulier qui évoque différents styles musicaux. Entre 
pop des années 60 (
Albatross), 
ambient (
Land Of Living Skies Pt. 1 : The Land), rock indé (
And This Is What We Call Progress), 
shoegaze (
Glass printer) et psychédélique. Le groupe brasse toutes les influences, en n’omettant pas de garder un aspect onirique (
 Like The Ocean, Like The Innocent Part 2, Light Up the Night) si spécifique  à la scène canadienne (
The Arcade Fire, Clues, Godspeed You! Black Emperor). Ce nouvel album est une véritable réussite comptant de nombreuses splendeurs tels que 
Albatross, Like The Ocean Like The Innocent Part 1, Glass Printer, And This Is What We Call Progress. Mais aussi 
 The Lonely Moan qui évoque le thème de 
Twin Peaks chanté par 
Julie Cruise. 
 The Besnard Lakes Are The Roaring Night réconcilie un public traumatisé par les chœurs des 
Beach Boys et les fans de rock indépendant. Un opus construit pour le format vinyle. Chacune des faces étant introduites par une longue plage installant l’auditeur dans cet univers onirique qui fait de ce disque la bande son rêvée de ce printemps naissant.