Ce dimanche 1er octobre, pour tout amateur d’électro, c’est à l’événement organisé à la Géode par Starball06 dans le cadre de « créations numériques et jeux vidéos » à la Villette qu’il faut être.
Le remplacement à la dernière minute d’
Amon Tobin par
Ellen Allien & Apparat fait finalement le bonheur de certains, ceux la même qu'on a vu, la mine pleine d’espoir, patienter devant une monstrueuse file d’attente sur liste.
Un petit problème technique d’une bonne demi-heure nous plonge dans l’angoisse de rebrousser chemin sans avoir pu combler nos oreilles. Mais avant même de désespérer on nous guide dans ce gigantesque amphithéâtre couvert de toile semi-transparente. On se laisse 5 minutes d’admiration du lieu : une bulle qu’on croirait construite rien que pour cet événement tant elle lui correspond (comme ça a pu l’être pour
Arpanet l’été dernier par exemple), l’impression de flotter dans un espace-temps qui n’appartiendrait plus au passé, ni au présent. « On se croirait dans Blade runner » nous souffle t’on pertinemment alors qu’on monte les grandes marches à la recherche d’un fauteuil libre... que nous ne trouverons pas vu l’affluence.
Apparat apparaît et s’installe devant ses machines avec un doigt sur la bouche comme s’il n’était pas encore prêt à recevoir des applaudissements. Sa compagne Ellen le rejoint et le flot sonore de leur album commun
Orchestra of bubbles nous envahit de toute part.
Le célèbre collectif de visuels
Pfadfinderei nous illumine d'un vjay-set au graphisme épuré. Peut être un peu trop, ce qui se justifie probablement par leur programmation tardive...
Des visuels un peu poncifs sur l’urbanisme, l’architecture sont détournés par des techniques vidéo qu’ils maîtrisent parfaitement. Travelling vidéo, mouvements tridimensionnels, ils émerveillent également le public lors d’un visuel où, sous le parcours d’un seul trait, on peut voir se dessiner ou se défaire des personnages charismatiques de dessins animés, une image qui se rapproche de l’idée enfantine d’une musique « orchestrale pour bulles ».
Quoi qu’il en soit, c’est un réel bonheur d'entendre et de voir prendre forme en live ce projet dont on a tant parlé, dans une salle si particulière dans son architecture et dans l'acoustique.
Chaque sonorité a sa place dans l’espace, chacune se révèle dans sa plus grande exactitude. Le système de diffusion du son est parfaitement adéquat à la spécificité d’une musique faites de synthèse (on comprend mieux pourquoi Tobin, peut-être avec son live multicanal, était programmé à l'origine). Au milieu de ces ondes, on lutte difficilement contre la frustration d’être assis et de ne pas pouvoir danser. Certains laissent le froid tétaniser leurs corps en attendant la chaleur d’un autre trop frustré pour venir s’y blottir.
Des ombres sous des mouvements kinky et des postures explicites se projetent insidieusement derrière le couple en fusion musicale occupé à nous souffler leurs bulles de son.
On sortira marqué par celles de
Way out, un morceau qui s’était déjà détaché du lot sur l’album, avec le chant décalé, à texture trip hop d’Ellen, où même par le dernier morceau qui offre la surprise de voir
Apparat prendre le micro pour un chant à la résonance juste et mélodique.
Ellen Allien nous confiera après ce morceau en forme de climax qu’
Apparat nous gratifiait là de sa toute première tentative de chant sur scène.
On est finalement sortis de la géode heureux, la tête pleine de bulles, avec le souvenir qu’enfant, on détestait les bains !
www.dmute.net
par dClem (le 02/11/2006)
Tout d'accord avec toi, son d'une qualité rare !
En ce qui concerne la petitesse des visuels et l'exploitation de la surface de l'écran hémispherique je me suis fait la même réflexion que j'ai vite relativisée.
1) Pour couvrir la surface entière de l'écran il faut une pellicule spectacle qui rentre dans le gros bouzin de projection qu'on voit en sortant de la salle. Après c'est vrai qu'ils auraient pu mettre plusieurs vidéo projecteurs et jouer avec plusieurs cases sur le grand écran MAIS...
2) Apparat et Ellen alien ont été programmé en dernière minute pour remplacer Amon Tobin, et Pfadfinderei n'ont sûrement pas eu le temps de travailler un dispositif spécial à cette occasion.
par Music70 (le 01/11/2006)
Way Out était en effet, particulièrement réussi. L'intro avec Retina en jetait pas mal aussi.
Le son était vraiment hyper bon, hallucinant. Et leur set était très bien. Apparat chante bien. Ellen Allien se dandine derrière son laptop comme un poulet.
Par contre, très dommage de ne pas avoir compètement utilisé les capacités de la géode. Les visuels n'étaient que sur un bout de l'écran, donc c'était pas aussi impressionnant que je l'esperais.