Grand adepte du jeu en trio, le saxophoniste Rob Wagner menait en 2006 sa principale formation, qui donne aussi à entendre le contrebassiste James Singleton et le batteur Ocie Davis.
En connaisseur, Wagner impose sur Lost Children une musique influencée par la deuxième génération de free jazzmen - souffleurs envoûtés par les graves (2068) ou sublimant par leur énergie une mélodie de rien (Night Before) -, avant d'évoquer de plus anciennes figures (Coltrane et Ayler sur Early), voire, de beaucoup plus anciennes (au point d'en être anonymes) sur When Sax was King, pièce aux parfums anciens de Nouvelle Orléans.
Certes, il arrive au leader de pécher par excès de délicatesse (33 Nights with Mars) ou par intérêt subit pour l'évidence déraisonnable (Little Lamb), fautes pardonnées à l'écoute du seul Lost Children, morceau sur lequel il construit au soprano un jazz intense et frontal, étendard le plus fidèle de ses belles manières instrumentales.
Chroniqué par
Grisli
le 29/07/2007