Leur nom prête volontairement à sourire, mais les Corflakes Heroes ne se réduisent heureusement pas musicalement à une blague de potache.
On pourra difficilement le leur reprocher, c’est sur les traces du Velvet Underground, de Sonic Youth ou Pavement que ces musiciens hexagonaux s’engagent. Des références illustres, dont ils ont malheureusement un peu de mal à s’émanciper.
Quelques ingrédients pourtant pour nous gagner à leur cause : riffs distordus bien sentis, mélodies et refrains accrocheurs, et une dose de douceurs pop conviant des chœurs féminins en renfort. La formation est classique (guitare, basse batterie), avec cependant l’apport de quelques facéties au moog (sans doute trop discret).
L’album démarre efficacement, avec son lot de titres fédérateurs : Bible Belt, Silly boys are untrue, et surtout Good for nothing. Words on the doorway s’avère également réussi, dans un registre pedalsteel shiny que ne renieraient pas les (énervants) Herman Düne, autre référence flagrante de cet album (écoutez Frozen water). Au niveau du chant, la ressemblance en devient troublante : la faute au timbre de Toma, perçant et nasillard (so indie ! c’en devient malheureusement agaçant).
Cela n’aide de fait pas à poser la personnalité d’un disque qui possède pourtant quelques atouts non négligeables pour séduire l’auditeur, à quelques erreurs près (on a déjà évoqué le chant qui manque de naturel, on évoquera aussi l’acapella incongru façon chorale hippy de High heels on the beach).
L'indie-rock décontracté de Cornflakes Heroes possède pour conclure quelques titres réellement bien troussés, mais peine pour le moment à convaincre tout à fait, par manque de singularité.
Chroniqué par
Imogen
le 03/03/2007