Enregistré en 1978 au Festival de Willisau (Suisse),
3D Family donne à entendre
David Murray aux côtés d’une section rythmique idéale, puisque composée du contrebassiste
Johnny Dyani et du batteur
Andrew Cyrille.
Sur le gimmick efficace de contrebasse de
3D Family et les ponctuations de
Cyrille - avouant sa préférence pour les cymbales -,
Murray perche haut les notes sorties de son ténor, instille un peu de funk dans une valse hasardeuse faite pour finir en pandémonium virulent – archet en renfort avant que le morceau ne change d’allure, au son d’un solo de batterie ironique autant que flamboyant.
Après être passé par la sophistication de
Patricia - liaison réinventée entre les fantômes d’
Albert Ayler et les interrogations concrètes des loft sessions new yorkaises -, le trio sert un free jazz exubérant (
In Memory of Yomo Kenyatta) avant d’imbriquer quelques répétitions sur l’opposition forcée d’un archet aigu tranchant la contrebasse et des rauques récurrents du ténor.
Peu avant de conclure, sur
Shout Song,
Dyani déploie un solo introspectif, presque las, avant que
Cyrille ne se plie une nouvelle fois à l’exercice, réfléchi et percutant.
Murray revenant pour conclure, aura à chaque fois réservé une place de choix, voire majeure, à des partenaires de taille, qu'il aura su conduire en rivalisant d’astuces tout en leur concédant un vaste territoire d’interventions réservées.
Chroniqué par
Grisli
le 13/11/2006