7 ballades composent
Balladware, album enregistré par le quartet de
David S. Ware en 1999. En compagnie de
Matthew Shipp (piano),
William Parker (contrebasse) et
Guillermo Brown (batterie), le saxophoniste revient sur quelques thèmes – standards et compositions personnelles - qu’il avait déjà abordés auparavant, pour confectionner l’une de ses œuvres les plus intenses.
Au nombre des reprises,
Yesterdays – ballade désaxée sur laquelle
Ware, chaleureux, ouvre la brèche d’une profondeur mélancolique mise en musique -,
Autumn Leaves – où il dispose des digressions précipitées au creux des phrases du thème –, ou encore,
Tenderly. Sur chacune d’elles, le leader trouve l’appui plus qu’éclairé de ses trois partenaires.
Ailleurs,
Ware réinterprète
Dao, contenu et laissant pas mal de place aux arpèges de
Shipp ; évoque
Albert Ayler sur
Godspelized, sur lequel il ne manque pas de tirer partie de la valeur de sa section rythmique ; hurle, enfin, une invocation troublante, que ses partenaires devront camoufler sous déconstruction comme on noie sa peine (
Angel Eyes).
Et la peine transformée, l’allure se fait haute. Mesurée, juste, mais à propos de laquelle il est soudain permis de douter – doses petites de free emporté. Ce loup, dans un champ de fleurs - et pas des plus communes. L’oxymore difficile et élégant.
Chroniqué par
Grisli
le 27/10/2006