Unique travail solo de
Raekwon depuis 2003 et
The Lex Diamond Story, cette
Vatican Mixtape – Volume 1 vient s’ajouter aux autres activités du
Wu Tang, qui semble retrouver un regain d’activité ces derniers temps – sans imposer de nouveau rap game (on reste dans les terres ô combien connues, délectables du Clan) mais avec une efficacité et un savoir-faire qui devraient accrocher les amateurs de hip-hop et du crew sus-cité en particulier.
Galette copieuse bourrée de featurings plus prestigieux les uns que les autres, de
Ghostface Killah à
Nas, en passant par
Busta Rhymes,
ODB ainsi que le
Wu Tang dans son intégralité, produite par
Kanye West, Pete Rock,
Madlib et
J.Dilla (le menu semble d’emblée un gage de qualité), cet album enchaîne frénétiquement ses trente-cinq titres allant de l’excellent (
Bump Bump,
Kids that Rich,
Baggage Handlers) au « un tantinet facile », témoin ce titre qui sample le générique de
Goldeneye par Tina Turner. Restent trente cinq titres globalement affûtés selon une tension qui ne faiblit pas, assséchés à l’extrême, allant droit au but, dans un équilibre entre impact, violence du texte (
Vatican) et angulosité de l’instrumental qui a fait la célébrité du
Wu Tang.
C’est que
Raekwon, manifestement, n’a pas son pareil pour récupérer et revivifier tous les mythes attachés au Clan et à la culture hip-hop, samplant à tour de bras les colères hystériques de Joe Pesci dans
Goodfellahs et
Casino de Scorcese,
Scarface de De Palma ou
Ghost Dog de Jarmusch, devenu en quelque sorte leur membre d’honneur (souvenez-vous du «
Stupid fucking white man ! » de
Dead Man, repris par le même acteur dans
Ghost Dog). Ce qui ne fait pas de l’album un chef d’œuvre mais lui donne sa petite saveur cinéphilique, une sorte de texture cinégénique qui fonctionne comme une valeur ajoutée et pousse à multiplier les écoutes. A vous de jouer, donc !
Chroniqué par
Mathias
le 10/03/2006