De
Lindstrom, on connaissait ses collaborations avec
Prins Thomas et
Christabelle, on connaissait aussi ce tube intergalactique
I Feel Space. On savait surtout qu'il valait mieux que cette étiquette "Disco Revival" qu'on lui a facilement claqué sur le front. En atteste les sept titres excentriques du dernier Lp en date du bonhomme, signé chez ses compatriotes fondus de
Smalltown Supersound (
Bjorn Torske,
Todd Torje,
Disjokke...). Pour l'occasion il l'intitule d'un de ses vieux pseudo :
Six Cups Of Rebel. Tout un programme !
De prime abord, ce disque déroute : trop ceci, trop cela, trop de trop ! Un disque presque obèse. Puis, on tombe un cran à la ceinture, on sort le tricot du falzar pour se camoufler la raie des fesses, et on s'y fait, tout devient évident. Du moins trouve-t-on l'évidence là où on ne l'aurait pas imaginée. L'album devient entêtant (l'éponyme, fulgurant), magique par endroit (la space-disco pharaonique de
Quiet Place To Live), fatigant aussi, il faut l'avouer (
Call Me Anytime, une plaie !).
En ruant un brin dans les brancards certes, cette musique s'impose tout de même, devenant très fréquentable, et ce malgré l'absence avérée de hits incontournables. On est loin de tout ça en fait. Loin de ces morceaux arrimés aux esgourdes et aux guiboles comme des sangsues via des mélodies et autres gimmicks putes à souhait ...Putassier, oui voilà,
Lindstrom en fait des tonnes sans jamais être putassier, ou presque (non décidemment, ce
Call Me Anytime, quelle purge !).
Le Norvégien envoie ainsi le bois de son imaginaire frapper le mur de nos idées parfois bien trop arrêtées, les stimulent et les retournent pour finir par les brasser violemment dans une explosion de sonorités devant autant à
Grand Funk Railroad que
Love Symbol, à la rythmique défroquée du
Liquid Liquid qu'à l'extase pop d'un
Andy Partridge. Les références sont d'un autre siècle et pourtant la musique nous parle d'ici et maintenant faisant de chaque titre, une épiphanie hypnotique et souvent géniale, outrancière et possédée.
Six Cups Of Rebel, est un disque moins déviant que délirant finalement, l’œuvre sans conteste d'un fou malade ivre de joie. Chapeau !
Chroniqué par
Yvan
le 11/04/2012