De retour après un premier opus des plus tonitruants (
Fallen Arches chez
Planet µ),
Sunken Foal revient affoler les compteurs chez les fanatiques d'electronica mélodique avec
Mother Of God, Ep six titres plein d'ambition.
Ce gars,
Duncan Murphy, possède, et il le prouve une nouvelle fois de façon ostentatoire, une belle palanquée d'idées. Six morceaux, et pas une faute de goût dans ce qui se rapproche d'un best-of d'electro déviante et de beats tordus, du genre élevé au grain
Gescom (
Autechre ou
Bola en tête de file).
Pas un pet de travers non plus dans la production de ce disque qui fait feu de tout bois, dressant un myriade de passerelles entre psychédélisme harmonique, sonorités malaxées et voix réverbérées.
Le seul soucis qui pourrait à la limite se poser devant tant d'érudition et de savoir-faire, c'est peut-être une sensation persistante de "déjà entendu". Jugement qu'on nuancera immédiatement : on ne va certainement pas taxer, comme c'est devenu la mode, l'Irlandais de plagiat. On se rappellera simplement de ses premiers travaux , début des années 2000, au sein d'
Ambulance (notamment le sublime album méconnu,
The Curse Of Vale Do Lobo) pour mettre en exergue le cheminement du bonhomme autant que l'origine de son travail, et voir à quel point il a fait bien plus ici qu’accommoder quelques références.
Certes,
Sunken Foal peut donner l'impression d’échafauder sa musique avec du matoss' de récupération, mais il le fait avec une certaine classe, on peut lui accorder ça. Après, oui, ce genre d'approche laisse peu de place à la surprise. Et, malgré l'application mise à empiler autant d'astuces rythmiques on reste un peu sur notre faim.
C'est malheureusement la conclusion des écoutes répétées de cet Ep : luxuriant et cossu mais manquant un brin de personnalité (abstraction faite d'un final éblouissant avec l'excellent
Pearl Bearings). Un tantinet décevant donc, d'autant plus que son
Fallen Arches laissait entrevoir un caractère bien trempé (il faut écouter des titres comme
Triplehorn ou
A Bear In The Hermitage). Dommage.
Chroniqué par
Yvan
le 01/11/2011