Après avoir tutoyé les sommets, Samuel Beam plus connu sous le nom d’
Iron and Wine revient sur les lieux du crime pour encore mieux développer le travail qu’il avait entamé avec son précédent album,
The Shepperd’s dog.
A l’image de son précédent album, Samuel Beam fusionne toujours le folk, le blues, les musiques africaines (avec présence plus qu’appréciée de la kalimba et autres percussions), l’électronique (fugace), le reggae (
Big burned hand) et le jazz avec finesse. Toutefois, à l’inverse de son précédent opus, le fond n’est plus celui d’une musique folk pimentée d’exotisme et d’électronique, compacte et fougueuse dans le propos.
Au contraire, le texan n’hésite pas à proposer un album hommage au rock des années 70. On pense à
Chicago, Eagles, America, Lynyrd Skynyrd, Norman Greenbaum (et son
Spirit in the sky)… Un chemin plus sinueux dans lequel l’auditeur est plongé dans un voyage alternant moments de tranquillité au déroulé limpide et clair comme de l’eau de roche (
Walking far from home, Tree by the river, Half moon, Godless brother home, Glad man singing) et épisodes à l’héroïsme flamboyant (
Monkeys uptown, Rabbit will run et le monumental
Your fake name is good enough for me qui rassemble en sept minutes l’Afrique, le jazz, et le rock progressif).
Seul petit bémol, à l’écoute de
Kiss each other clean, on ne peut que constater un certain déséquilibre entre ces trois monuments que sont
Monkeys uptown, Rabbit will run, Your fake name is good enough for me et des titres très bien troussés mais qui à force de trop faire référence à ce répertoire rock FM, peut en prendre le principal défaut : celui d’une musique qu’on entend mais qu’on a de la peine parfois à ressentir et à vivre, surtout quand on n’est pas un grand fan du soft-rock des 70s type
Eagles ou
Supertramp.
Malgré ce constat,
Iron and Wine propose un incroyable album qui finalement s’impose au fur et à mesure des écoutes. Notamment parce qu’il ressuscite un répertoire qui a parfois été ringardisé pour en donner une lecture moderne et passionnante et qu’il s’en dégage une série de titres qui vous plonge dans un état de grâce ultime.