On peut dire, sans se mouiller, que
Luke Vibert en a connu du beau monde depuis ses débuts. Les gens de
Mo'Wax,
Rephlex,
Warp,
Ninja Tune... Autant de grandes maisons qui rappellent toute une époque, que le Britannique a su marquer de ses productions.
Avec
Rhythm, sa dernière sortie en date, il met un peu de distance avec les pontes de la profession - il signe chez les Japonais de
Soundofspeed - et ses projets passés, ce qui ne nous empêche évidemment pas de retrouver sa patte si particulière (mélodie en second plan hyper travaillée, tonalité acide des morceaux les plus enlevés).
Vibert nous propose là du hip-hop à l'ancienne, ludique et à haute teneur synthétique.
Onze titres qui, s'ils ne révolutionnent en rien le microcosme musical contemporain, ont le mérite de nous plonger dans le monde vraiment à part de l'artiste. Un endroit où l'improvisation jazz, les beats hip-hop et l'electronica mangeuse de cerveau ont toujours eu droit de citer (le sublime
My Style, sombre et chaloupé à souhait).
Un bon album globalement, cool dans l'attitude, remuant dans l'ensemble, avec quelques écueils de ci de là, notamment un trop plein de vocoder (même si sur
Eleventy One, ça tient encore la route) et quelques effets easy listening un brin trop kitsch (le fatigant
Keep Calm And Carry On).
Mais aussi deux ou trois perles au caractère bien trempé (le morceau éponyme ou surtout l'enchainement bien branque et psychédélique
Concertina Turner /James Bond In A Jimmy Hat).
Enfin, tout ça est bien agréable et sans prétention. Du bel ouvrage, marrant comme un bon vieux Tex Avery, et tout à fait personnel. En somme, un disque qu'on découvre comme on s'en défait : tranquillement et sans ennui.
Chroniqué par
Yvan
le 10/06/2009