Attention
Birdy Nam Nam envoie la purée. Que les impatients se méfient, l’assiette est chaude bouillante. Bêtes de scène incontestées, les quatre Djs champions du monde DMC n’avaient plus rien à prouver en turntablism. Et ça tombe bien car ils commençaient à tourner en rond avec leurs seules platines. Voici donc comment les Birdy ont fait leur révolution... numérique.
Réputés pour mettre le feu au plus mou des festivals de campagne,
Dj Pone,
Crazy B,
Need et
Mike confirment leurs envies de faire danser la planète entière. Exit les sonorités jazz et la douceur de leurs premiers succès comme
Abesses, pourtant si bien retranscris dans leur dvd live. Place à une musique électronique très musclée au son digital brillamment mixé. Derrière
Manual For Successful Rioting se cache
Yuksek. Les Birdy l’ont avoué, une fois terminé, l’album ne sonnait pas comme ils le souhaitaient. Voilà comment par l’intermédiaire de leur label
UWe,
Yuksek et
Birdy Nam Nam ont commencé leur fructueuse collaboration.
Le résultat est pour le moins surprenant. Les synthés triturés alliés aux guitares électroniques concassées font le gros du travail, ralliant parfois la scène techno mais surtout la controversée French touch. Sauf qu’ici le beat lourd oscille entre groove implacable et breaks fous fous made in
Squarepusher, donnant à chaque piste un aspect inattendu assorti de transitions impeccables.
Manual for successful rioting s’apprécie dans sa globalité pour ses montées incessantes. La plupart des morceaux progressent lentement vers un son plus dansant, atteignant souvent une folie totalement maîtrisée par les quatre Djs, comme sur l’incroyable
Red Dawn Rising ou sur le sado-maso
Love your Enemy. On retrouve chez
Birdy Nam Nam l’énergie dégagée par
Boys Noize sur certaines pistes d’
Oi Oi Oi, comme
Don’t believe the hype.
Justice pose également sa patte si particulière sur le remuant
The Parachute Ending, qui devrait retourner plus d’un dancefloor. Sans homophobie aucune, je dois en revanche avouer ma tendance à zapper le titre
Homosexuality, qui réveille mes allergies au
Sexuality de
Tellier, l’homo en moins.
Ce deuxième disque marque un cap pour les
Birdy Nam Nam. Celui de l’abandon de leur étiquette jazz hip-hop qui leur collait à la peau, au profit d’un son digital très dansant qui met bien la patate. Je vous avais prévenu, ils envoient la purée. Et c’est délicieux. Birdy Miam Miam.
Chroniqué par
Camille
le 07/02/2009