Entre 1989 et 1999,
Georg Graewe (piano),
Ernst Reijseger (contrebasse) et
Gerry Hemingway (batterie) ont formé l’un des trios les plus enthousiasmants de ceux qui prônent la diversité d’influences partagées pour mieux toucher au résultat singulier. Enregistrement de retrouvailles récentes et de musique improvisée,
Continuum ne déroge pas à la règle.
En 2005 comme avant, si les domaines de prédilection de chacun des musiciens cherchent à imposer leurs vues, la manière reste délicate : inclinaisons baroques ici (
Reijseger sur
Continuum Phase Three), dissonances viennoises là (
Graewe sur
Phase Two) ou infiltrations rythmiques plus proches du jazz ailleurs (
Hemingway sur
Phase Seven).
Revêtant le plus souvent les atours d’une divagation située quelque part entre
Satie et
Morton Feldman,
Continuum ne cesse d’égarer l’auditeur au moyen de partis pris plus impertinents : grincements du violoncelle (
Phase One,
Phase Ten), déconstructions libres (
Phase Six) ou usage d’un marimba (
Phase Three) et de petites percussions (
Phase Nine).
Si ce n’est sur
Phase Five –
Continuum au lyrisme pesant -, le trio improvise partout des pièces subtiles. Précises, aussi, dans leur exécution, sans que cela n’enlève rien au charme de l’ensemble, qui pourrait annoncer une nouvelle étape dans la carrière du trio.
Chroniqué par
Grisli
le 04/05/2006