Premier album de
Marc Richter sorti sur son propre label
Dekorder,
Rückwärts Backwards, avec son titre bilingue qui sied bien à la musique enregistrée ici, semble s’inscrire tout droit dans la ligne défendue par
Dekorder, au point que celui-ci semble n’avoir creusé de sillon que pour accueillir cette sortie. Sortie qui synthétise ainsi parfaitement l’esprit, mais qui est aussi, du coup, un peu attendue, et assez tranquille – trop peut-être pour secouer nos habitudes d’auditeurs.
Evoluant entre psychédélisme et musique informatique pure, en passant par les manipulations vocales et les arythmies métalliques fabriquées de bric et de broc pour un tribalisme bon marché et amusant, la musique de
Black To Comm semble vouloir se jouer à plaisir des contraintes et des formes de productions. Lo-Fi bien que produite avec subtilité et sensibilité, elle juxtapose sons écorchés et boucles d’ampleur et d’intensité variables, liant l’ensemble à l’aide de synthés vintages, de guitares et de glockenspiel. Grenier musical où les samples ne se distinguent plus des compositions originales, où le
field recording trouve une fonction ornementale que la musique électronique a tendance à délaisser désormais, et qui semble suggérer quelque souvenir triste à son auditeur, un parfum de mélancolie, une atmosphère qui ne manque pas de charme bien qu’un peu lénifiante. Dommage, malgré le charme certain de cet album, qu’il n’ait pas choisi plus résolument l’énergie et la vitalité à la mélancolie : l’ensemble n’en aurait été que plus séducteur.
Chroniqué par
Mathias
le 10/03/2006