Autant vous le dire tout de suite nous sommes déçus. Avec ce cinquième opus, Marc Bianchi ne reconduit pas la finesse et la grâce qu'il avait atteintes avec ses deux précédents albums,
Manic Expressive et
The Young Machines, sans conteste ses deux meilleures réalisations à ce jour. Pourtant, on sent bien que l'Américain a essayé, a cherché à renouveler sa musique. Mais quelque chose s'est perdu en route.
The Past Presents the Future laisse une place remarquable aux rythmiques. Des clappements de main ici, une batterie chargée d'une énergie rock là, un lourd beat entraînant ailleurs, et partout des rythmes electronica, voire par moment drum'n'bass, en import direct de chez
Warp. Mais à trop travailler et à trop mettre en avant ses rythmiques, Marc Bianchi vide ses compositions et néglige les mélodies, si bien qu'on a souvent l'impression répétitive de n'entendre qu'une voix détachée chantonnant trois notes sur une beatbox de luxe (
Self Helpless,
The Good People of Everywhere). Un peu aride.
Pourtant il serait faux d'affirmer que Marc Bianchi a rangé au placard ses prétentions de
pop singer. Au contraire. En témoignent les deux belles ballades pop et folk (
The Great Parade et
The Past Presents the Future) qui apparaissent en fin de disque. Tout en douceur. Marc Bianchi est plutôt convaincant une guitare sèche entre les mains. On en viendrait presque à espérer que
Her Space Holiday lâche ses machines pour composer un album entièrement acoustique.
Ce serait négliger que
The Past Presents the Future, même s'il ne restera pas comme une oeuvre marquante de
Her Space Holiday, comporte quelques moments de toute beauté (
Forever and a Day et
You and Me) lorsque les arrangements symphoniques, cordes et bois, violons et hautbois se mêlent aux pulsations électroniques dans un tout fort et ambitieux. Dans ces merveilleux moments, Marc Bianchi retrouve son inspiration passé. Espérons qu'il la conserve à l'avenir.
Chroniqué par
dfghfgh
le 01/02/2006