Après l’avoir enregistrée une première fois en 2000,
Paul Dunmall revoit, deux ans plus tard, la copie de sa composition
The Great Divide. Devant public, il se charge de son entame au son de sa cornemuse avant de changer l’ordre d’intervention des solistes de son octette. L’introduction passée, le contrebassiste
Paul Rogers peut lancer le swing explosif sous lequel évoluera l’interprétation.
Chacun des musiciens aura tout loisir de fulminer -
Dunmall au saxophone ténor,
Tony Levin à la batterie – quand
Keith Tippett se contente, derrière son piano, de jouer les accompagnateurs discrets. Jusqu’à la consécration d’une pause, qu’il instaure avec le soutien de
Levin, pour mieux l’abandonner, ses attaques sèches ravivant les intentions furieuses de l’ensemble des musiciens.
Retrouvé, le pandémonium court maintenant le long d’un swing jouant davantage des dissonances. La trompette de
Gethin Liddington ou le trombone de
Paul Rutherford tirant leur épingle du jeu sur la redondance efficace de la contrebasse. La conclusion célèbrera le retour du duo
Tippett /
Dunmall, défenseur surprenant d’un free jazz voué à tout embraser, jusqu’aux cendres.
En guise de rappel, une improvisation. A 4, cette fois :
Dunmall,
Tippett,
Rogers et
Levin, s’essayant de nouveau à l’exercice. Energique et ramassée,
Wind est une pièce qui concilie la progression retenue du pianiste et l’ardeur des phrases du saxophone, et prend ainsi les allures d’un compromis agile et pertinent. Complétant à merveille la relecture d’un thème écrit tout en s’en démarquant.
Chroniqué par
Grisli
le 25/01/2006