DK7, c'est avant tout le carton du maxi
The Difference. Avant sa plus large diffusion grâce à Output, ce maxi était la 7eme référence du label DK de
Jesper Dahlback, qui forme donc le groupe
DK7 avec
Mark'O'Sullivan. Vous suivez ? Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, il ne s'agissait pas d'une collaboration seulement destinée à alimenter les bacs des DJ's :
DK7 teste aujourd'hui sa formule l'espace d'un album.
Disarmed se présente comme une succession de chansons electro-pop aux tonalités sombres et à la production soignée.
Mark'O'Sullivan se révèle un chanteur de choix, convaincant dans un registre new-wave et volontiers introspectif, comme l'illustre le refrain hanté de
Where's the fun. Entre reverbs glacées, distorsions de lignes synthétiques (
Killer), jeux sur les fréquences graves de basses-orgues qu'on étouffe (
White Shadow égayé de gimmicks retros et funk), le format que
DK7 utilise n'étonne plus depuis la bourrasque electroclash, mais cet album attire par son exigence de réalisation et sa sobriété. Évitant l'aspect racoleur voire trashy du phénomène, le duo développe en moyenne une idée (grossièrement, l'association forte d'un son et d'un sentiment) par morceau, et en construit consciencieusement la mise en scène.
Du coup, alors que l'inconstance caractérise la plupart des disques de ce type, on se surprend à constater que l'ensemble tient plutôt bien la route sur la longueur, malgré une grande homogénéité que
Difference, incitation à l'abandon sur fond de dérive acid, vient légèrement secouer à mi-parcours :
put some music to your trouble !
Three Soul reprend froidement le leitmotiv "one soul sister / one soul brother", affichant une distance pertinente, quand
Heart like a demon et l'emphase dans des nuances plus électriques de
Fire suggèrent une proximité avec
Depeche Mode.
Voilà finalement ce que
Disarmed donne à apprécier : une électronique plutôt club à la rencontre du format chanson, qui présente un savoir-faire élégant dans le réarrangement actuel de sonorités électroniques millésimées (les spécialistes identifieront les machines en question), une alternative crédible à
Playing the angel en tant que suite d'
Exciter, un album direct, très accessible même, dépouillé et bien produit, qui laisse sobrement écouter les songes d'un homme dans les heures tardives du nightclub.
Chroniqué par
Guillaume
le 28/12/2005