Plutôt moins que plus : voici la formule que semble mettre à l’œuvre
angle sur ce disque. En comparaison, le premier opus de Sylvain Closier et Andrew Richards paraît presque foisonnant. Pourtant, la griffe musicale du groupe demeure identifiable. Seulement, l’électronique a subi une cure d’amaigrissement.
We’ll pick up the pieces next time est un disque au minimalisme parfois rèche, toujours sombre, faisant prévaloir une instrumentation parcimonieuse (guitares, basse, sons électroniques discrets , glockenspiel). Plus de charpentes de beats pour soutenir les mélodies, ce sont les lignes de basses qui dominent, rattrapées par des guitares en clair-obscur. La voix blanche de Andrew sait se faire sensible, et l'on se laisse prendre à ces entrelacs de chant souvent doublé, qui se font progressivement plus prégnants.
Les deux premières chansons, fragiles et introverties, cèdent la place à des morceaux un peu plus étoffés,
Sell your toes étant l’un des sommets de ce disque:
angle y approfondit une grâce mélancolique pleine d’une grande délicatesse. Evoquons aussi le non moins réussi et entêtant
Photographic, auquel succède
Twenty four seven, sur lequel s’épanouit le chant à la fois sobre et émouvant de Andrew.
Proxy nous anesthésie lentement, sporadique et étrange.
Le morceau final nous entraîne dans une urgence inédite. Mais la musique s’interrompt malicieusement , laissant l'auditeur un brin frustré. Breakdown.
Tant pis, il n’y a plus qu’à réécouter cet album, encore et encore, et le laisser infuser insidieusement dans notre esprit.
Et espérer, aussi, que la musique de
angle ne demeure pas éternellement confidentielle.
Chroniqué par
Imogen
le 02/04/2005