Il y a des groupes qui rythment l’actualité musicale par l’arrivée dans les bacs de leurs nouveaux albums, des groupes dont on espère à chaque disque qu’ils reproduiront le miracle de beauté d’une précédente production. Le talent de
Mercury Rev s’est manifesté aux yeux du monde au moment de la sortie du sublimissime
Deserter’s Songs, et sept ans plus tard,
The Secret Migration, album attendu d’entre tous, raffermit encore toute l’affection éprouvée pour le trio américain.
Comme pour
Deserter’s Songs et
All Is Dream, Dave Fridmann, ancien bassiste du groupe et talentueux producteur d’entre autres
Rock Action de
Mogwai,
It's a Wonderful Life de
Sparklehorse et
The Soft Bulletin de
The Flaming Lips, est venu aider ses comparses à réaliser ce sixième opus. Enregistré à Catskill Mountains, non loin de New York,
The Secret Migration est né des libres expérimentations du groupe, qui dorénavant possède son propre studio.
Le maître mot est toujours l’émerveillement.
Mercury Rev développe son propre univers, fait de magie scintillante et d’explosion de couleurs chatoyantes, d’accords inattendus et de divines distorsions. Portées par la voix cristalline de Jonathan Donahue, ces treize chansons papillonnent entre ambiance féerique et envolée lyrique, entre les intimes élégies d’un chant vulnérable soutenu par un piano délicat et déchaînements psychédéliques où se mêlent l’électronique ondoyant d’un synthé, les saturations d’une guitare évanescente et la rythmique éprouvée du couple basse/batterie.
Il faudrait avoir un cœur de pierre pour rester insensible aux charmes de
The Secret Migration. Pourtant
Mercury Rev n’invente rien ou presque. Exceptions faites des sublimes soixante-dix-huit secondes de
Moving On, hymne de douceur et de pureté, tous les accents de cette musique séraphique étaient déjà présents dans
Deserter’s Songs et
All Is Dream. Mais qu’importe.
Chroniqué par
dfghfgh
le 23/01/2005