Plus de trois ans après le superbe
Cold House,
Hood refait surface avec la discrétion des groupes qui n’ont plus rien à prouver, et tout à gagner en se laissant porter par leurs caprices. C’est ainsi que naît
Outside Closer, disque présenté comme un retour à des sonorités plus acoustiques, sans pour autant se reposer sur les acquis des quatre musiciens de Leeds.
Première surprise, le recours aux samples vocaux entrevus sur
The Lost You se confirme d’entrée, et donne une énergie particulière à la partie introductive de l’album. On pense parfois à
Air, à
cLOUDDEAD pour le traitement à la moulinette et autres ajouts de claping, et surtout à
Four Tet à mesure qu’évoluent les harmonies de l’excellent
Any Hopeful Thoughts Arrive. Un compliment qui se répète tout au long de
Outside Closer, notamment grâce à sa richesse instrumentale de l’ensemble et la chaleur de titres tels que
The Negatives….
Mais hors de ces diverses inspirations, la musique de
Hood se distingue par sa subtilité et sa mélancolie si particulière, en complète osmose avec la voix cotonneuse de
Adams et toujours propice à la saturation, comme sur les envolées mystérieuses de
Winter 72. Dans ces nombreux instants de repli,
Outside Closer prend alors toute son sens, pour venir titiller l’imagination de l’auditeur, à la manière d’un
Brian Eno ou d’un
Aphex Twin période ambient. Ici, les navires égarés rencontrent les troupeaux solitaires de la campagne britannique, dans un tableau atteignant son apogée avec les violons et les chants lointains de
Closure, pour mieux retomber sur le bourdonnement lo-fi de
This Is It, Forever.
Album plus hétéroclite et moins minimaliste que
Cold House,
Outside Closer s’écoute ainsi comme un voyage hors de la grisaille urbaine, là où les soucis quotidiens cèdent leur place aux hommages rousseauistes et aux longues digressions sentimentales, dans la plus pure tradition "hoodienne". En l’absence de sentiers balisés, il devient très vite agréable de se perdre dans les méandres de ces dix compositions, qui s’installent d’ores et déjà parmi les moments forts de cette année 2005.
Chroniqué par
David Lamon
le 21/01/2005