Depuis plus de cinquante ans, le rock a l’âge de ses interprètes.
S’il est ainsi tantôt un vieillard et tantôt un gamin, il arrive aussi qu’il ait, pour ainsi dire, « l’âge juste ». En voyant
The White Stripes sur scène, on comprend de quoi est fait cet âge : de style et d’humour, de brutalité et d’hypersensibilité, d’intelligence et de sensualité.
Ce sont ces éléments que
Under Blackpool Lights fait voir et entendre en vingt-six chansons qui se succèdent quasiment sans aucune pause pendant moins d’une heure et quart. La mise en scène minimaliste, réduite à quelques plans fondamentaux, montre des images brutes aux couleurs saturées, sales parfois, mais toujours dans le ton de la musique et de l’attitude du duo White sur scène.
Si l’on voulait résumer l’atmosphère de ce film, une image suffirait sans doute : le pied-de-nez de Meg White battant la mesure de
Let’s Shake Hands avec sa seule main droite.
Au côté « Jim Jarmusch » de
The White Stripes, côté fictif que le réalisateur a décrit dans son film
Coffee and Cigarettes, on pourra désormais associer un côté « David Carruthers » pour former une image complète d’un groupe qui continue à faire vivre le rock, aussi évident et inouï que cela puisse sembler.
Chroniqué par
Jérôme Orsoni
le 17/01/2005