Après un premier album éponyme,
DJ Krush (Hideiaki Ishii) signe sur le cultissime label londonien Mo’Wax. Il sort alors l’album
Strictly Turntablized considéré comme le premier lp Abstract Hip Hop.
Il faut tout d’abord noter qu’il s’agit d’un album instrumental. Mais, avis aux fans de MC’s et de textes scandaleux, ne passez pas votre chemin. Vous trouverez ici une manière différente d’aborder le Hip Hop.
Passé maître dans l’art du turntablism (le nom de l’album faisant foi !),
DJ Krush utilise ses platines comme un instrument à part entière. Il prouve ainsi, en évitant le sampling, qu’un DJ peut être un compositeur de talent.
Impossible d’échapper aux beats de batterie omniprésents sur cet opus. Sur ceux-ci viennent se greffer des scratches inspirés (
Lunation,
The Nightmare of Ungah) ainsi que des loops envoûtants (
Fucked-Up Pendulum,
The Loop). Mais loin de s’arrêter à une démonstration technique,
DJ Krush explore les genres avec des titres jazzy (
Yeah), downtempo (
Kemuri), ou encore trip-hop (
Dig This Vibe).
Un album résumant la tournure que le Hip Hop aurait dû suivre. Une référence à ranger très précieusement à côté de
Endtroducing de
DJ Shadow, car l’album n’est en effet plus au catalogue de Mo’Wax.
Chroniqué par
Big X
le 10/07/2004