On ne sait pas encore si la sortie récente d’un nouvel album somptueux de The Apartments après 18 ans de silence radio réparera cette grande injustice de la culture pop que fut la carrière de ce groupe australien et de son leader: le songwriter génial Peter Milton Walsh. Formé en 1978 en pleine période post-punk, le groupe se sépara une première fois en 1979 après un 45 tours pour ne revenir qu’en 1985 avec leur premier véritable album en forme de coup de maître: The Evening visits... .
Sunset Hotel est une ouverture parfaite nous faisant découvrir la beauté en clair-obscur des compositions de ce crooner fragile. Malgré la haute tenue de l’album, celui-ci n’eut hélas qu’une trop faible reconnaissance et Peter Walsh retourna vite à un nouveau long sommeil (son successeur, le chef d'oeuvre insubmersible Drift, sortira 8 ans plus tard dans l'indifférence générale). Avec des oeuvres d’une telle qualité et si espacées dans le temps, The Apartments était un peu devenu à la musique ce que Terrence Malick était au cinéma, la confidentialité en plus.
L’histoire de Peter Milton Walsh, de ce beautiful loser exemplaire, de ce roi qui n’a jamais régné, fut clairement achevée avec le décès de son fils il y a une dizaine d’années. C’est aussi pour cette raison que derrière son retour discographique se dessine surtout un retour à la vie. Une renaissance. L’obscurité appartient maintenant au passé, et on espère qu’à partir d’aujourd’hui l’avenir de The Apartments, s’il y en a un, s’écrira sous une lumière radieuse. Cette lumière, son dernier album No Song, No Spell, No Madrigal la possède indéniablement.