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Printemps de Bourges

: Édition 2003



Notre compte rendu


mardi 22 avril



Mardi 22 avril 2003, Bourges, ça sent le printemps.. eh oui, Nous (Bobtom, Clemsy, Pachouille) y sommes à ce Printemps de Bourges que nous attendions depuis si longtemps, et en plus accompagné sde Samy qui accessoirement sera notre chauffeur attitré pour cette semaine qui s'annonce mortelle.
Ce soir, au programme, MASSIVE ATTACK, c'est vrai qu'il n'y pas que ça mais NOUS, nous sommes tout de même venus, avouons le, pour voir les Bristoliens en l'occurrence 3D, Horace Andy et Dot Allison.
Sous un soleil hypocrite, nous allons chercher comme de véritables gosses nos jouets que nous nommerons exceptionnellement pour l'occasion nos accréditations.
Première surprise, l'organisation nous annonce que 3D de Massive Attack ne donne aucune interview et aucune conférence de presse - pourtant Dot Allison est bien là, assise à côté de nous entrain de donner une interview… ELLE. M'enfin bon, nous nous en remettrons assez vite rien qu'a la vue d'une vieille connaissance, ADRIAN SHERWOOD que nous avions interviewé trois mois plus tôt dans les locaux de Virgin France.. toujours aussi souriant… et chauve… Bon il est 19h00, passons au choses sérieuses, cherchons le LECLERC, en effet, une soirée sans 1664 n'est pas vraiment une soirée.. n'est ce pas ?? Après un périple assez extraordinaire d'au moins 900 mètres, nous trouvons de quoi nous rafraîchir, quelle joie, " c 'est génial " s'exprime BobtomPerchu… il en faut si peu pour rendre les gens heureux….
De retour dans le village, 20h, c'est l'heure.. laissons les gens faire la queue, nous nous passons par derrière et hop, nous y sommes.. au Phénix, un chapiteau qui contient grosso modo 6000 places… Dot Allison arrive et les ballades à l'eau de rose que l'on chanterait volontiers à nos adolescents lors de leur crise s'enchaînent durant une petite demi- heure . Notons l'excellente reprise de Tim Buckley " Song Of The Siren " où la voix sensuelle de Dot Allison caresse littéralement cette mélodie désormais légendaire ..
Massive Attack, comme on le pressentait, se fait attendre, mais lorsque 3D entre en scène, c'est tout un chapiteau qui s'élève dans les cieux , bon il y a bien une voix qui s'élève disant " 3D fais voir ton cul " , mais cette triste anecdote ne refroidit en rien l'énorme chaleur qui se dégage sous ce chapiteau. Comme sur 100th windows, leur dernier album, Massive Attack ouvre le bal avec " Future Proof ", suivront "Everywhen " chanté par l'une des plus belles voix du reggae, Horace Andy et " Risingson " qui donne place à la plus belle des surprises que l'on pouvait nous faire, c'est à dire la présence de DADDY G.
Se suivront durant presque 2 heures, les incontournables " Tear Drop " ou encore " Unfinished Symphony " chanté par Debbie ainsi qu'énormément de morceaux du dernier album, ce qui semble plutôt logique .
Nous ne pouvons conclure ce paragraphe sur Massive attack sans évoquer leurs visuels, et n'en déplaise à certains sur notre forum, les visuels ne gâchent en rien la richesse des musiques mais au contraire, dans un cas comme celui là, renforce l'énergie dégagée . Connaissant la prise de position sur la guerre en IRAK de 3D, imaginez-vous bien que les messages diffusés derrière la scène n'étaient pas destinés à faire l'éloge des Etats-Unis. Des infos comme sur l'argent investi par ces derniers pour l'armement (hallucinant !), sur la mondialisation des marchés et même sur le nombre de morts causées par le tabac (infos en temps réel !). Bref certains diront exceptionnel, nous nous dirons Historique….


23h30, nous ressortons du Phénix complètement hallucinés et le cœur remplir de bonheur.. pour certains c'est plutôt l'estomac rempli de Whisky. N'est-ce pas patron ?
Bon on prend un pot au café et on file au " 22 " voir Lab°, Adrian sherwood, ou encore Wide open cage Là, il y a feinte, avec 2 salles : le 22 Ouest et le 22 Est. A l'Est c'est plutôt dub, de l'autre côté, plutôt electronica.
C'est Wide Open Cage qui commence, nous nous installons, assis, les jambes croisées, encore sous le choc Massive Attack mais au bout d'à peine 10 min. On se lève et danse sur cette musique complètement inattendue (en effet, le live que l'on a vu n'a rien a voir avec les influences de leur album, plus calmes). Drum&bass, Jungle, Les beats s'en vont à cadence folle, le guitariste nous fait voir qu'il aime les gros riffs.


Après cette heureuse découverte, nous passons à la salle Dub pour nous apercevoir que nous avions manqué les trois quarts de la prestation du père du dub anglais : Adrian Sherwood. Dépités, nous tentons de nous mettre dans l'ambiance du sound system hallucinatoire monté pour l'occasion, et accompagné d'une batterie / percussions électroniques, ainsi que de Ghetto Priest au chant, aussi présent sur son album sorti en début d'année : Never Trust A Hippy . La fin du concert est arrivée plus tôt que nous l'aurions souhaité, alors même que nous commencions à nous remémorer les titres de l'albums, revisités par une prestation live audacieuse et loin d'être figée tel qu'on peut le ressentir avec une musique construite à partir de samples.



mercredi 23 avril



ATTENTION : Une certaine solitude non-décrite ci-dessous pourra choquer les plus jeunes d'entre-vous. En effet, Bob et Pachouille ont faussé compagnie à Clemsy pour deux jours, préférant revoir Massive Attack au Zénith de Paris, plutôt qu'une prog moins alléchante sur le papier (non non on ne s'est pas amusé à lécher le papier…).


Peu d'artistes à teneur électro sur les différentes scènes du début de soirée, Archive ayant été remplacé au dernier moment par Kyo (drôle de pis-aller d'ailleurs). En attendant de se faire remuer synthétiquement, j'ai donc pris mon mal en patience avec une scène punk très remontée ce soir là. Bonne surprise que les américains de Dropkicks Murphys et leur punk énergique aux inspiration punk/hardcore/folk irlandais. C'est en effet sur une cornemuse que les premières salves de guitares se sont lâchées. Beaucoup de monde sur scène, un beau bordel comme le veut la tradition, trois chanteurs avec le guitaristes et le bassiste assumant certaines chansons entièrement et une copine à la belle voix déchirée se pointera de temps en temps.
Le groupe de la fille de chantal Lauby ( Infratunes press people ! ), Superbus, m'ont fait trouver le temps long avant de retrouver Les Wampas, à la hauteur de leur réputation. Didier Wampas est un fou furieux, et veut le montrer, alors il prend son micro et après l'avoir fracassé sur le sol à 10 reprises se le fout dans la bouche, et joue tout une chanson en grattant sa guitare et en hurlant le texte repris par les fans. Incompréhensible mais à mourir de rire. La suite du concert est un vrai show à la gloire ironique de ce dernier, lorsqu'il entame " Didier Wampas est le roi ". Ceci clamé, il s'empare d'une chaise sur scène, qu'il installe tranquillement au-dessus de la foule. Il chantera alors tout un titre balladé et assis, d'un bout à l'autre de la foule, tombant parfois mais vite rattrapé par ses punks-fans, pour être réinstallé sur son trône de mec qui chante le plus faux et qui s'en tape. Au moment de dire adieu, il se reprend un bain de foule pour hurler " kiiiiiiiss " en guise de refrain et taper la bise à tout le monde jusque dans les gradins, qu'il escaladera pour tendre la joue, à la grande frayeur de l'ingé son dont les machines se trouvaient juste en dessous ! Un grand événement comme il fallait s'y attendre !
Dur, dur, de s'acclimater alors à l'ambiance proposée par Beck, seul sur scène avec 5 guitares sur leur pieds, un orgue électronique, un piano sans queue et une boîte à rythme. Chopée en cours de route, la prestation me paraissait donc manquer d'énergie, et fonctionner comme une successions de motifs, naviguant entre chansons de son répertoire et impros à majorité acoustique. Du piano groovy, aux ballades folks à la guitare, des pétages de plombs sur ses deux potars de boîte à rythme, le surdoué s'éparpille mais offre des vrais morceaux à un public somme toute conquis.


Vient ensuite la prog des " attention talent scène ", initiative des découvertes du printemps de Bourges en association avec la FNAC à la salle " clubbing " ( !) du 22 Est et Ouest.
Barbirooza commence avec son set downtempo /trip hop très électrique, des envolées crunchy et une chanteuse au charme physique et vocal, très rockeuse. Le tout est servi par un v-jaying très abouti, avec des images mixées en live sur un écran transparent venant se positionner devant les musiciens.
Margo prend ensuite la relève mais peine à nous convaincre et l'on s'ennuie vite de la voix et des sons proposés, un peu trop vieillots et des architectures de morceaux manquant de recherche.
On oublie vite pour assister au set de la vrai révélation électro de ces " talents scène ". Celle-ci porte le nom de Gangpol und Mit, et délivre un click'n cuts à la Amon Tobin ou Aphex Twin, avec une touche très personnelle. Beaucoup de sons, craquements, souffles torturés, mais toujours avec groove et un sens de la rythmique très développé. Sylvain Quément joue pieds nus, rentre totalement dans le monde qu'il s'est créé, se déplace autour de ses machines comme un chat, gracile, chaque geste de manipulation est élégant et en cadence. Le public, en comité plus réduit (musique " intelligente " oblige), est conquis, et ce serait grande injustice que de ne pas revoir ce projet sur des scènes plus prestigieuses, ou aux côtés d'artistes plus réputés.
Le Montréalais Eloi Brunelle prendra la relève avec un mix platines très tech-house dansante, au plus grand plaisir du public très réactif et qui se fait naturellement plus nombreux. De grosses basses rondes et un v-jaying très urbain et original (danseurs de break japonais devant une foule de japonais, des fractales ultra-évoluées, etc) rendent ce mix house beaucoup plus percutant et intéressant que les productions house habituelles et devenues monotones (Ah rendez moi des Pepe bradock, ou superdiscount !), et un véritable esprit de fête règne sur la salle. Le DJ encouragé par les cris de la salle, se déchaîne, lève les bras et sourit comme rassuré de l'accueil. Il clôturera son set avec le mix de cuivres de " can you feel it " qui achève de rendre les danseurs complètement dingues de joie. Pari gagné pour le canadien.
Surfant sur cette vague de folie, la lyonnaise Flore nous offrira un set encore plus festif, avec un Break beat léger, plus up et happy que dark, elle aussi bien décidée à motiver tous le monde les bras en l'air à battre la mesure. Le tempo calé à 140 bpm, toutes les influences se bousculent hip-hop, ragga, funk, autant de styles qui s'accommodent très bien de ce rythme.
C'est donc avec les jambes lourdes et douloureuses mais le sourire que s'est achevé cette soirées de découvertes.


jeudi 24 avril



Rendez-vous de bon matin (12 h !) à la maison de la culture de Bourges pour retrouver les " Talent scène du Printemps de Bourges/Fnac " domaine Rock, pop dont la seule découverte valable aura été Porcelain, lauréat de la région basse Normandie. Nous étions impatients de découvrir sur scène le post-rock torturé des ces 4 jeunes musiciens si inspirés, et nous n'avons pas été déçus. Les nappes et riffs longs et désespérés, les montées progressives des orchestrations ont dû déconcerter plus d'un spectateur venu pour de la pop. Les attitudes sur scènes sont limite autistes et on sent la timidité habitée du quatuor, qui se fait oublier au fil des titres qui s'enchaînent pour exploser lors de l'instrumental apocalyptique final, où le guitariste, à l'origine immobile et patient, se déchaîne à l'unisson avec le batteur, afin de vaincre cet autisme par une aliénation furieuse. Au moment ou la saturation se tait, le public est partagé entre choc et plaisir et met du temps à réaliser que ça lui a plu pour enfin offrir la salve d'applaudissement méritée. A surveiller de très près !


Ceci goûté nous laissons les groupes de métal à leur adeptes, pour découvrir le cadre des audio brunchs électroniques. Cette initiative permet durant le festival de découvrir gratuitement un label prometteur par l'intermédiaire d'un versus avec un label plus réputé. Très bonne idée, mais le cadre surprend, puisque l'événement est réalisé en partenariat avec Monum' (le centre des monuments nationaux), c'est au Palais Jacques Cœur que se déroulent ces rendez-vous électroniques. Imaginez donc une scène montée dans " la salle des festins " d'un bâtiment du moyen âge avec donjon et sculptures, balcons et cheminées richement décorées. La salle étant haute de plafond l'acoustique bénéficie d'une reverb. particulièrement prononcée, et les vitraux inondent la salle de lumière, rendant les tentatives de Vjaying et d'effets de lumières particulièrement fades. Autre élément déstabilisant pour un concert électro, la salle est remplie de tables où touristes et festivaliers peuvent déguster un brunch très bo-bo, confiture de rose / brioche / thé au lotus / œuf-coque (d'où audio brunch, hé oui parcequ'il est midi !). C'est donc devant un parterre hétérogène de gens de tous horizons, et la plupart la bouche pleine, que les artistes ont la difficile tâche de réaliser leur performance. Nous arrivons après le set de Jay Alanski de F-com, et après une mise en place interminable, le canadien de Manitoba pour le jeune label Leaf (dont vous pouvez retrouver la chronique d'album chez notre partenaire TripHopWorld.com) et ses musiciens enfilent leurs masques de petits rongeurs pour se cacher en cas de problèmes techniques ou de pains. Hélas le seul qui aura eu des problèmes est le guitariste qui dès le début perd son masque, peine à le remettre pour finalement abandonner et se concentrer sur sa pédale d'effets qui souffre d'un problème d'alimentation ! Ceci réparé, c'est avec pas moins de deux batteries et donc deux batteurs que les beats et nappes synthétiques seront organiquement harmonisés . Jouant en simultané parfois, tapant fort mais, le tempo aidant, précisément, les batteurs quitteront parfois leur instrument indépendamment l'un de l'autre pour s'occuper avec le guitariste des différentes nappes de claviers et samplers. Les morceaux sont plaisants, à la fois doux et percutants, et ces petits rongeurs rappellent un peu les lapins duracels, lorsqu'ils lèvent les bras bien hauts pour taper fort sur leurs fûts, parfois en symétrie parfaite.


Nous devons hélas quitter nos chiens de prairies canadiens bien prématurément, afin de ne pas trop manquer de la prestation de Pirate Dub, à la scène montée par Kronenbourg. Celui-ci est visiblement heureux de pouvoir nous faire écouter sa nouvelle collaboration avec le Rasta anglais Ras Daniel, c'est donc tout sourire que le Pirate balance les fabuleux riddims de son nouvel acolyte sur ses instrumentaux forts en claviers colorés jamaïque, en échos étourdissants et en rythmiques soutenues et rapides. Dur défi que cette scène donnant sur des tables de jardin où chacun boit sa mousse et mange son kebab en attendant un petit peu que ça se passe. C'est donc aux nombreux mouvements de têtes et aux regards qui se détournent vers la scène qu'on mesure l'appréciation des consommateurs (devenus auditeurs). L'apothéose sera ces trois Rude-girls blacks, qui , hilares et ne pouvant se retenir, se lèvent et commencent à onduler leurs corps en cadence, pour le plus grand plaisir du public qui se décoince progressivement. Pari gagné pour Pirate Dub !
Très bonne idée que nous avons eue de prendre notre temps pour déguster une petite mousse, car l'hispano qui installe son tabouret, avec batteur, bassiste et clavier n'est autre que Luis, dont le premier single " mis noches " fut abondamment diffusé sur les ondes de nova. Ses rythmiques en upbeat, presque ska, colorées comme du meilleur manu chao grâce à des sonorités synthétiques de clavier bienvenues et une basse très présente mettent d'entrée la pêche. Les textes en espagnols nous font voyager et la qualité de l'interprétation est irréprochable. Entre les chansons, l'Argentin nous sensibilise à son histoire, ayant été un temps sans-papiers et refoulé à la frontière.
Nous retiendrons donc la très bonne initiative de Kronenbourg " pression live " qui a donné une tribune à nombre d'artistes très prometteurs et qui offrait un cd gravé de la prestation live des groupes au public qui le demandait... Guettez donc le stand rouge des " Pressions Live " aux prochains festivals à venir !


Le soir venu, il était temps de retrouver notre complexe très " parisien " du 22 Est/Ouest pour une soirée Hip-Hop intitulée " Les brigades Internationales du Beat ". A l'entrée, on ne s'y trompait pas, les lascars locaux étaient aux rendez-vous et un car de CRS aussi ! Des jeunes Reu-beus portaient des T-shirt estampillés Intifada avec photo de jeunes palestiniens en action, pierre à la main. La tension est palpable mais aucun heurt ne sera à déplorer malgré les récits de locaux inquiets, et habitués à ca que les soirées hip-hop du coin dégénèrent. Une fois à l'intérieur, énormément de monde et on se rend vite compte qu'il ne sera pas aisé de naviguer entre les deux salles. DSL commence les festivités avec une formation batteur, guitariste, DJ et les 2 MCs, dont un qui prendra la basse de temps à autre. Le guitariste paraît être tout droit sorti d'un groupe pop anglais, mais délivre une guitare saturée qui donne un ton très " fusion " au rap de ce jeune groupe. L'esprit est intéressant même si les textes ne marquent pas réellement les esprits. Un des MCs entre 2 chansons, galvanisé par l'accueil : " Ah, je vous aime ... Tiens, je vous aime c'est pas quelque chose qu'on entend beaucoup aujourd'hui dans le rap " ... DSL se veut donc le chantre d'un rap ouvert d'esprit et loin des clichés haineux, et c'est tant mieux. Après on ne sera pas époustouflé par leur performance malgré l'énergie déployée et si communicative.
Nous manquerons ensuite La Rumeur pour voir la vraie sensation de la soirée avec les Puppetmastaz, ou quatre marionnettes / MCs en vieux chiffon crado au toast décapant et au flow infini. Car si vous vous attendez à voir un simple spectacle comique détrompez-vous ! Non seulement la grenouille, la taupe, le sanglier (etc.) ont des lyrics à pisser de rire (en v.o), mais en plus ils sont des mothafuckin' MC's pouvant prendre la voix d'un Snoop ou d'un Ice Cube. Tout cela servi par un DJ d'une culture hip-hop impressionnante, sachant servir les flows par des instrus originales et particulièrement efficaces ! (précipitez-vous sur leur site si vous doutez de ma parole !). Chaque interlude entre les titres est prétexte à délires pour les créatures détournant les clichés des b-boys, et leurs expressions. Pas rancunier, nous avons tous tapé dans nos mains, même le premier rang dont je faisais partie et qui a eu le plaisir de se faire uriner dessus par le porc ! Deuxième surprise vis à vis de ce crew : ils sont allemands ! ! ! Et oui, et sacrément sympas et humbles en plus puisque c'est sans façons que le DJ et leur manager sont venus taper la discute.
Dur, dur après cela d'enchaîner avec la soupe arénbi de Sandy Cossett qui a pourtant trouvé son public, venu nombreux pour écouter les chanteuses. La suite fut un enchaînement de Djs hip hop plus ou moins intéressants avec une mention spéciale pour DJ Grazzhopa, le seul qui ait réussi à vraiment m'impressionner.


vendredi 25 avril



Vendredi 25 avril… une dure journée nous attendait. Tant de noms et si peu de coordination entre les scènes. Frigo, Abstrackt Keal Agram, Le Peuple de l'Herbe, Luciano, Capleton, Death in Vegas, 2 many dj's, Nils Petter Molvaer… Il nous fallait faire des choix.


On décidait alors de commencer tôt notre journée à 13h avec AKA (Frigo aux oubliettes), rendez vous à l'audio brunch au Palais Jacques-Cœur pour un moment des plus inattendus. En effet la scène se déroulait dans une chapelle, autour d'un ptit dèj, tout le monde (à peine 100 personnes maxi) assis, une tartine de confiture de rose à la main, écoutant plus ou moins les artistes (quoi Clemsy vous a déjà conté ça ?). Imaginez donc la fougue d'AKA dans une atmosphère si étrange… Le résultat se situait entre la déception et la fascination : fasciné de voir comment les 2 énergumènes (3 avec le scratcheur) s'en sont brillamment sortis, et déçu de ne pas avoir pu les apprécier dans des conditions de réelle scène. C'est donc la tête basse et le sourire au lèvres que nous sortîmes de cette chapelle pour nous diriger vers l'espace presse afin de voir les conférences de presse des Puppetmastaz (hilarant), d'apprendre que la conférence du peuple était annulée (nous avons tout de même pu les interviewer grâce aux radios Ferarock), d'apprendre également que la conférence de Death in Vegas était elle aussi annulée, et pour finir le refus de Nils Petter Molvaer de nous entrevoir… Déception ? Non !!! En lot de consolation on a pu échanger quelques mots avec la sublime Emilie Simon.
Ainsi s'achevait notre pause VIP (héhé), les concerts reprenant sous peu, nous nous dirigions vers Le Phenix pour voir le début du Peuple de L'herbe. Et là, sans grande surprise, on se mange une claque énorme. Une pêche de malade, ça danse et saute de partout, ça sourit, ça crie, ça transpire, une pure ambiance de festival. Mais très vite nous devons quitter le Peuple pour ne pas manquer le début de Molvaer. Direction la Cathédrale de Bourges (c'était excessivement loin, mais la motivation était là), et après un bon quart d'heure de marche, on arrive sur les lieux : C'est space ! Un calme d'église (normal on est dans une cathédrale), une population plutôt âgée, et une attente interminable… 10 minutes, 20 minutes, 1 heure passe. Et là, entrée en scène du 1er groupe, que dis-je, c'est une chorale : Mikrokosmos. Comment qualifier la prestation de ce groupe de gens qui n'ont pour armes que leur voix… Soporifique ? Je pense qu'en d'autres circonstance on aurait pu apprécier, mais là, après le peuple de l'herbe et avec l'impatience de voir Molvaer, la chorale n'a pas eu le succès qu'elle méritait. Finalement le show se terminait et entre en scène Nils et sa trompette accompagné d'un batteur et d'un mec aux machines… le tout dans la Cathédral. Excellent contraste en perspective. Que dire de la prestation de Nils : magique, douce, belle tout simplement. Commençant lentement, avec un jazz langoureux, peu à peu se décomplexant et se finissant sur un electro-jazz endiablé, faisant se lever une grande partie du 3ème age vers la sortie. Les autres restaient et accompagnaient la jeunesse dans un trip des plus entrainants. Mais notre joie fut de courte durée en constatant qu'à cause du retard de Mikrokosmos on venait de rater 2 Many dj's… Et c'est ainsi que s'achevait cette journée, avec cette idée obsédante : Le programme était mal fait, on a raté trop de trucs !!!


samedi 26 avril



Ce Samedi a déjà fort mal commencé. Nous avons loupé la brunch session au palais Jacques-cœur où nous aurions pu nous réveiller au décharges bruitistes de Black Dice et nous émerveiller aux sonorités tendres et rigolotes de Domotic. Au lieu de ça, il faut l'avouer, nous nous sommes remis tranquillement de la soirée de la veille, en nous confiant aux bras de Morphée, à défaut des bras d'une festivalière. Puis, après avoir erré dans ce formidable lieu de vie que représente le cœur du site du festival, avoir fait maintes rencontres toutes plus sympathiques qu'intéressantes (duh ! ) , nous décidâmes d'assister aux conférences de presse. Ceci, plus par curiosité qu'intérêt, au regard des artistes présents...
C'est là que j'ai eu le plaisir de retrouver la délicieuse Keren Ann à la tribune, qui , telle un oiseau tombée du nid, se demandait bien ce qui l'avait embarqué dans une telle galère, puisque la majorité des journalistes présents étaient là pour les stars du soir : les sombres Placebo (j'aime beaucoup cette formule à leur égard, et leur nom n'a jamais autant été de circonstance). Avec beaucoup d'humour, de simplicité, et d'ironie innocente, elle s'est proposée de poser des questions aux journalistes eux-mêmes, peut-être pour briser le silence de l'auditoire et animer ce casse-pipe où on l'avait envoyée.


Après avoir fait subir le même sort à Matthieu Bogaert, lui aussi tout étonné mais patient et aimable, l'arrivée des barons du rock sur-produit a tout bonnement éjecté manu militari le pauvre Matthieu, afin de donner en pâture aux " journalistes " toute la pédanterie et la suffisance d'un Molko vraisemblablement cocainé. Il fallait les voir ces pseudo-journalistes, se précipiter soudain sur la tribune pour y mettre en route leurs enregistreurs, adopter des postures dignes d'un chien de chasse en arrêt, poser des questions de fans qui ne firent rien qu'agacer notre star aux attitudes si rock and roll. C'est vrai qu'il faisait envie, cette tête d'endive, lorsqu'il nous annonce que son accolyte s'est sûrement cassé le bras à cause d'une masturbation excessive. Puis lorsqu'il s'arrête pour renifler (tiens, tiens) et d'enchaîner : " excusez-moi j'ai du sperme dans le nez ". Quelle classe ! Et le parterre de journalistes locaux, fanzineux, ou sûrement même nationaux de s'esclaffer... Pitoyables. Pour que finalement, après une énième question trop " amateur " à son goût, monsieur claque dans ses mains d'agacement pour bondir de sa chaise et s'éclipser sans autre forme de procès. Il fait bon, parfois, de se dire qu'on peut aimer une musique sans en aimer leur auteur n'est-ce pas ? Et bien désolé Brian mais il semble qu'à mesure de tes albums, ta musique ressemble de plus en plus à ton personnage : geignarde, poisseuse, vulgaire et indûment prétentieuse.


Nous retrouvons plus tard les endimanchés d'Interpol sur la grande scène du Phoenix en début de soirée, pour un concert bien rock and roll, et un accueil à la hauteur de leur nouveau succès. Le concert n'aura pas été marquant pour ma part, même si je dois leur accorder des qualités scéniques et une bonne énergie communicative. Ensuite, c'est au tour de Dyonisos d'investir la scène pour un concert fidèle à leur réputation : proche du public, électrisant, bondissant, émouvant (assis sur le bord de la gigantesque scène avec sa guitare acoustique, ouaich on est entre nous, allumons un feu ) , dada et populaire. Une très bonne expérience bien que je n'écouterai pas plus leurs albums consécutivement ! Enfin, je reste un peu pour Placebo, pour très vite le regretter. La musique est très bien, la mise en scène est spectaculaire, le son très " fat ", mais qui est ce lutin qui n'a cure de geindre en courant partout au risque de perdre son souffle et ne pas finir ses envolées de chant ? je vous laisse sur cette devinette car j'ai bien mieux à faire et me dirige à présent vers la salle " le 22 " ou bien meilleur programme m'attends.


Au passage, j'essaie de rentrer à la Hune pour voir Emilie Simon, mais il semble que la séduisante jeune fille, ainsi que Keren Ann et Matthieu Boggaert ont eu le succès populaire qu'ils recherchent et méritent. On est content pour eux (sincèrement), et on passe notre chemin...


J'y retrouve M83, encore un peu " jeune ", mais plein de bonne volonté et de bonne sonorités à nous offrir. Pour l'occasion et comme nous avions pu le voir grâce à la petite annonce recherchant des musiciens sur leur site, les Antibois se sont entourés d'un batteur et d'un bassiste très bienvenus sur cette formation avec force claviers et gimmicks électroniques. Nous sommes un peu transportés par ces vagues synthétiques qui remuent les tripes, jusqu'à ce que quelques problèmes de sons et de larsen viennent un peu entacher la beauté de leurs pièces dans une cacophonie finale. A suivre de très près, pourtant !


Ensuite, la meilleure surprise de la soirée est venue avec Zongamin qui lui aussi s'est entouré de musiciens pour donner une incroyable énergie scénique à sa funk électronique, tous costumés en explorateurs safari. Je lui décerne le prix de la meilleure basse de la soirée et un dancefloor au sourire communicatif qui me laisse un souvenir impérissable. Je guetterai désormais ses apparitions !


Une fois mes jambes plus qu'échauffées, je retrouve un autre type de dancefloor, moins reluisant selon moi. Que dire de la house branchouille et soi-disant recherchée de The Eternals ? Grandiloquente peut-être, mais en ce qui me concerne, des mcs (pas hip hop, des mcs house. Oui oui, ça existe) que je trouve palots malgré leur bonne volonté apparente, et une musique linéaire et lisse qui fait pale figure selon moi, par rapport aux références que sont les signatures du label versatile, par exemple. Désolé si nous avons ensuite peu retenu du set brut de décoffrage d'Agoria ou encore de Feadz, mais une curieuse brume, et d'autres ambiances nous ont alors entraînés. Et comme nous respectons les familles à Infratunes, nous garderons pour nous ce qu'il est advenu de nous ensuite. En vous remerciant...



par BobtomPerchu
le 07/05/2003

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2 commentaires
www.dmute.net
par dClem (le 02/11/2006)
Tout d'accord avec toi, son d'une qualité rare !

En ce qui concerne la petitesse des visuels et l'exploitation de la surface de l'écran hémispherique je me suis fait la même réflexion que j'ai vite relativisée.

1) Pour couvrir la surface entière de l'écran il faut une pellicule spectacle qui rentre dans le gros bouzin de projection qu'on voit en sortant de la salle. Après c'est vrai qu'ils auraient pu mettre plusieurs vidéo projecteurs et jouer avec plusieurs cases sur le grand écran MAIS...

2) Apparat et Ellen alien ont été programmé en dernière minute pour remplacer Amon Tobin, et Pfadfinderei n'ont sûrement pas eu le temps de travailler un dispositif spécial à cette occasion.

par Music70 (le 01/11/2006)
Way Out était en effet, particulièrement réussi. L'intro avec Retina en jetait pas mal aussi.
Le son était vraiment hyper bon, hallucinant. Et leur set était très bien. Apparat chante bien. Ellen Allien se dandine derrière son laptop comme un poulet.
Par contre, très dommage de ne pas avoir compètement utilisé les capacités de la géode. Les visuels n'étaient que sur un bout de l'écran, donc c'était pas aussi impressionnant que je l'esperais.

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