Au rayon des sorties précieuses en matière de musique électronique, on peut désormais compter sur le munichois Bryan Müller qui, depuis son premier effort prometteur Shred sorti il y a huit ans, modèle sous l'alias Skee Mask (ou SCNTST) des objets hybrides convoquant majoritairement ce qui se produisait de mieux dans les années 90. On retrouve ainsi dans la musique doucement anachronique et savamment pensée de Skee Mask des éléments de breakbeat, d'IDM, de techno ou encore d'ambient. Autant d'influences que Bryan Müller a su digérer et réorganise aujourd'hui à sa sauce en essayant de les greffer ensemble voire de les faire se télescoper au travers de morceaux parfois organiques, souvent percutants et toujours stimulants pour l'oreille.
Trois ans après le très bon Pool, album-fleuve qui s'éparpillait peut-être en péchant par excès de générosité, Skee Mask resserre le cadre et nous offre un Resort qui revient tutoyer l'excellence de son sommet Compro (2018) en nous livrant une nouvelle douzaine de morceaux sans effets racoleurs déployant des strates sonores variées et fluctuantes qui s'enchevêtrent en totale symbiose. Skee Mask fait preuve une fois encore d'une maîtrise impressionnante pour remplir l'espace sonore de sa musique en soignant chacun de ses moindres recoins.
Chroniqué par
Romain
le 10/08/2024