Danny Clay

Voici la première apparition dans nos colonnes de cet artiste sonore basé à San Francisco et dont les compositions naviguent depuis dix ans maintenant dans les eaux troubles de l’ambient, du drone et du modern classical tout en étant hébergé par plusieurs structures spécialisées chères à nos oreilles (Eilean, IIKKI, Slaapwel et ici Laaps). Comme sur son précédent album Ocean Park (2020), qui évoquait sous ses aspects granuleux les longues pièces lacrymales d’Arvo Pärt voire d’Henryk Gorecki, cette nouvelle œuvre s’inscrit dans la même veine néoclassique, Danny Clay tenant ici la guitare pedal steel tandis qu’il est accompagné par un quatuor à cordes.

Si l’ouverture de No More Darkness, No More Night semble tout d’abord reprendre là où s’arrêtait la précédente sortie du label Laaps (le vaporeux Sunder de Benoît Pioulard & Offthesky), l’album poursuit sa traversée en nous offrant de magnifiques morceaux boisés et minimalistes où l’émotion affleure (Part 2 et Part 4 où l'on pense à Max Richter) et divague (Part 3) sur des durées avoisinant les quatre minutes. Après une telle collection de miniatures presque tire-larmes, No More Darkness, No More Night s’achève enfin sur une composition ouvrant les vannes de la consolation en étirant sur plus de vingt minutes la rencontre entre un ambient évanescent et une musique de chambre suspendue au temps. Et c'est sublime.