Ça y est, il a sauté le pas ! « There’s no turning back », comme l’annonce lui-même Mac DeMarco sur son titre Nobody. Poursuivant sa mutation débutée avec son précédent opus This Old Dog, le petit génie à la casquette et à l’écart de dents semble enfin assumer sa mue. S’éloignant peu à peu du style « pop folk singer laidback » (chanteur de pop folk décontracté) qu’il a lui-même popularisé aux débuts des années 2010 avec les très bons 2 et Salad Days (Hey Cowgirl), le canadien semble avoir aujourd’hui atteint une certaine maturité dans ses compositions.
De nombreux jeunes groupes et artistes ayant suivi la tendance « guitares chorusées et pulls moches » se retrouvent désormais orphelins de leur maître à penser. Mais attention : n’est pas Mac DeMarco qui veut ! Non content de créer de très belles mélodies (K, Skyless Moon), l’homme sait innover et expérimenter de nouvelles façons d’exprimer son art, notamment par l’utilisation d’enregistrements léchés (On The Square) ou encore de field recording (les piaillements d’oiseaux sur Preoccupied).
Sur Here Comes The Cowboy, on peut le voir développer sa voix tantôt aigüe (Finally Alone), tantôt rocailleuse (Here Comes The Cowboy). Il fait également du pied à d’autres styles musicaux, notamment la musique funk sur le titre Choo Choo ou encore le final Baby Bye Bye. Ce dernier titre comporte d’ailleurs un enregistrement de la station Naka-Meguro à Tokyo, avant de s’envoler vers un passage funky instrumental en session, nous rappelant Beck dans ses grandes heures.
Bref, il est temps d’ouvrir les yeux sur la très belle évolution de Mac DeMarco, avant de ne se rendre compte bien trop tard qu’on est passé à côté de la naissance d’un phénomène.