Commençons par ce que l'on sait: Wil Bolton est un artiste britanique mettant en oeuvre des compositions instrumentales aériennes servant parfois d'accompagnement à divers projets artistiques et autres installations, la plupart de ces morceaux étant distribués à très peu d'exemplaires (ne pas espérer plus de 500 copies à chaque sortie). Cependant on se demande toujours comment ce compositeur arrive à être aussi prolifique, ce dernier opus s'ajoutant déjà à une liste de 11 albums en seulement 6 ans d'activité. Faut-il craindre à travers une telle productivité une certaine dilution de la qualité de sa musique ?
February Dawn construit en effet ses belles sculptures sonores sur une recette de juxtapositions maintes fois entendue dont les quelques couches seraient le field recording pour l'attachement à la nature terrestre, les nappes synthétiques pour traduire un besoin de mieux pouvoir s'élever, et entre les deux une guitare électrique lancinante et de premier plan se présentant comme un guide bienfaisant à notre cheminement entre ciel et terre. Rien de très original quand on on connaît l'appétit qu'ont la plupart des artistes ambient pour ce type d'ingrédients, mais la finesse du travail de Wil Bolton vient clairement inscrire l'album dans le haut du panier de ce qui se fait dans le genre.
En dix compositions aussi immersives qu'adoucissantes, l'album développe un sound design que l'on situerait volontiers quelque part entre les albums Ozo Viv de Bruno Fleutelot et Below Sea Level de Simon Scott, le tout étant traversé par les effets de guitares en suspension d'Oren Ambarchi (Remedios the beauty). Pas de mélanges foireux, tout ici s'harmonise naturellement dans un bel ajustement des formes, ce qui en dit long sur les qualités précieuses du résultat. Wil Bolton est assurément un nom à retenir.
Chroniqué par
Romain
le 29/02/2016
