Drôle d'animal que les Goat. En quatre lettres et une poignée de singles imparables, le groupe s'est vu projeté sur le devant de la scène indé, porté par une réputation de bête de scène.
Il faut dire qu'avec leurs tenues baroques et ce mélange si particulier d'afro-beat, de funk/punk et de rock psychédélique, ils déploient une fraîcheur et une énergie à laquelle il est difficile de résister.
Leur premier album, World Music, a donc très largement dépassé le cadre underground qui lui était destiné, et s'est vu réédité à nombreuses reprises, encensé ci et là comme ce qu'il était : un petit chef d'oeuvre.
Embrayer après un tel début n'était pas chose facile, mais les suédois masqués n'ont pas pris le temps de la réflexion. Moins de deux ans (passés majoritairement en tournée) après débarque donc Commune, second album plus sobre, plus maîtrisé, qui perd un peu de la folie des débuts pour proposer quelque chose de plus consistant.
Finis donc les solos de guitares un peu inopinés et les passages brouillons, les Goat sont ici plus structurés, tournés vers la répétition de motifs (Words), la construction d'ambiances fouillées, profondes, mais toujours dansantes (Bondye).
Les riff catchy sont toujours là, la rythmique encore plus complexe (Goatslaves), mais l'ambiance se fait volontiers plus sombre, explorant des paysages plus nuancés que son prédécesseur (Goatchild et son chanteur Nick Cavesque).
Les Goat semblent dont partis pour marquer durablement le paysage musical, le mélange d'influences dont ils font montre sonnant comme une évidence, dont l'écoute répétée ne fait qu'accroître la dépendance.
Chroniqué par
Matthias Fuchs
le 02/10/2014