Entre leurs cours à la fac, quatre garçons dans le vent font tomber une pluie de pavés sur la scène rock dublinoise. Vous voilà prévenus : de la rage, les quatre amibes de Girl Band en ont à revendre par bariles entiers.
À n'en pas douter une seule seconde, leur nouveau vynile intitulé Lawman témoigne de la violence de leur performance live. Et aussi du pouvoir hypnotique de leur rock bâtard, asséné avec véhémence sur une métrique technoïde.
Guitares spermicides, section rythmique en mode blitzkrieg, la machinerie mise en branle par nos quatre dubliners en dit long sur la porosité des musiques actuelles. Sur Lawman, Girl Band ne fait aucune différence entre sonorités industrielles, punk et techno et est parvenu à usiner un morceau post-punk nourri aux musiques déviantes tout en lorgnant allègrement du côté du rock le plus bruitiste. Bruitisme poussé à l'extrême sur le second morceau du vynile, le dingos Heckle The Frames, néanmoins le plus dispensable.
Sur les six minutes frénétiques de Lawnman cependant, outre les guitares noisy, les dubliners n'en égrainent pas moins quelques arguments singuliers. A commencer par les vociférations de l'éphèbe Dara Kiely, leader incontesté de la jeune formation, dont le caractère outré et charismatique distille un certain trouble sexuel. Sans oublier la section rythmique assourdissante, donnant de la cymbale comme des coups de butoirs.
Lawman, le single, pose d'emblée Girl Band comme une formation à suivre. Le vynile éponyme, d'ores et déjà épuisé, est toutefois disponible en téléchargment libre sur le bandcamp du groupe.